Pierre Breton rêve à un pont de 300 M $ au dessus du Saguenay

Par Emelie Bernier 9:10 AM - 13 octobre 2017
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Pierre Breton, un pharmacien à la retraite ayant fait carrière sur la Côte-Nord et dans Charlevoix, croit plus que jamais à la construction d’un pont de 1145 mètres surplombant le Saguenay, une structure qu’il évalue à un coût de 300 M $, selon les informations qu’il a glanées lors de ses voyages à travers le monde.
Par Éric Maltais
De passage à nos bureaux, M. Breton a raconté qu’il choisissait même ses destinations pour voir comment se bâtit de tels ponts à et quels coûts. Il en vient à la conclusion qu’un pont sur le Saguenay coûterait moins cher qu’un traversier, dont le prochain à mettre en service sur le Saguenay aura présenté une facture de plus de 320 M $.
« Si ce traversier ne sert pas pour la traversée Tadoussac / Baie-Sainte-Catherine, il servira ailleurs. Lorsque le premier ministre Philippe Couillard est passé par Baie-Comeau dernièrement et nous a déclaré qu’il verrait à la création d’un bureau de projet, c’est parce que nous lui avons mis la vraie situation sous les yeux. Si nous n’avons pas encore notre pont, c’est parce que ce dossier n’a jamais passé l’étape influente et déterminante du ministère des Transports du Québec », a-t-il avancé.
De toutes les municipalités de la Côte-Nord, seule celle de Tadoussac s’oppose au pont parce que les retombées économiques reliées aux dépenses et la perte des emplois pourraient nuire à la municipalité.
Histoire
« En 1926, sous le gouvernement de Taschereau, Edgard Rochette avait fait sa campagne sur la construction d’un pont. En 1976, T.A. Monti présente une thèse de maîtrise en économie à l’Université McGill dans laquelle il démontre que les coûts/avantages démontrent les avantages de la construction d’un pont par rapport au maintien du traversier », ajoute M. Breton. Ce point, on le retrouve dans une lettre du maire de Sept-Îles, Réjean Porlier, adressée au sous-ministre Stéphane Lafaut, déposée le 9 novembre 2016.
En 1979, alors qu’une étude avait été demandée par le ministre du temps, Lucien Lessard, à des firmes montréalaises et newyorkaises, ces dernières conclurent que le site optimal pour construire un pont est à La Boule. Cette étude faisait référence à un pont en amont de la ligne électrique à 7 km de l’estuaire. Si l’étude était concluante, il y a eu une deuxième étude pour démolir la première », explique M. Breton, qui s’intéresse depuis 1997 à ce dossier.
Au fil des ans, d’autres études d’opportunité ont mené à des hypothèses inexplicables comme le projet d’un tunnel autoroutier de 6,3 km au coût de 740 M $. Les coûts étaient si exorbitants qu’il fallait maintenir l’option de la Société des traversiers et construire de nouveaux équipements. On a aussi parlé d’un pont tellement haut qu’il aurait fallu monter la structure à 140 mètres en considérant l’endroit où le localiser.
« Nous avons besoin de l’appui des élus de Charlevoix dans ce dossier. Il faut construire un pont, car vous en bénéficierez aussi, avec plus de gens qui vont passer. Vos routes seront plus sécuritaires, car il y aura moins de stress relié à la traverse. Sur une distance de 40 km, il y a seulement 6% de distance de dépassement à partir de Baie-Sainte-Catherine. Cette situation fait que des conducteurs prennent des risques », ajoute M. Breton.
Assemblée nationale
Le dossier du pont a trouvé écho à l’Assemblée nationale dernièrement, lors d’une intervention de la députée de Taschereau, Agnès Maltais. « Là où je veux un échéancier, c’est le pont sur le Saguenay. Il y a combien d’argent dans le bureau de projet, puis quel est l’échéancier ? Puis quand sera-t-il mis en place, le bureau de projet ? Moi, je suis une fille de la Côte-Nord. Je sais comment c’est important pour le monde ».

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