Huit ans pour bâtir son D5 de la Première Guerre mondiale

Par Eric Maltais 12:00 PM - 16 août 2017
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Huit ans pour bâtir son D5 de la Première Guerre mondiale

Modéliste par passion, Fernand Saint-André vient de se faire plaisir en confectionnant son avion, un Albatros D5, le modèle de la flotte allemande qui a servi lors de la Première Guerre mondiale. Son chef-d’œuvre prendra place dans la cour de l’Hôtel Le Germain Charlevoix de Baie-Saint-Paul les 26 et 27 août prochains.
Cet ébéniste de 57 ans a mis 8 ans à réaliser ce rêve, lui qui se passionne depuis toujours pour les modèles téléguidés avec quoi il s’est familiarisé pendant une douzaine d’années. Tout ce temps, il a pratiqué son art, jusqu’au jour où le défi devait être plus grand. Tous les matériaux ont été commandés d’entreprises spécialisées et sont fidèles à 90% à la version originale.
« Bien sûr, le moteur date de 1943 été il a été refait à neuf aux États-Unis. J’ai créé les mitraillettes artisanales et elles ne pourront servir car elles sont à base d’aluminium. Mais le produit final traduit très bien l’esprit qui animait cet avion de guerre », nous confie l’architecte de cette œuvre, qu’il entend vendre à un passionné des airs.
Mais combien peut valoir une telle création? « J’ai investi plus de 5000 heures et travail, sans parler des coûts de l’équipement et des matériaux. Un collectionneur m’offrirait 650 000 $ et je le laisserais aller. Cet avion peut voler mais c’est avant tout un objet d’exposition à mettre en valeur lors d’événements d’aviation ».
Les matériaux sont aussi variés que du contreplaqué russe, du frêne, du tilleul, une toile de coton Ceconite, très fragile mais capable de supporter la pression d’une descente à plus de 180 km/h en pleine chute, sa vitesse de croisière maximale, selon M. Saint-André.
M. Saint-André a commencé son projet à partir de plans achetés au Musée de Washington. « Être pilote, je le volerais. Mais j’ai le mal de l’air. Il ne faut pas que je sois trop longtemps dans les airs pour que je me sente mal. Je n’aurais aucune crainte car l’avion a déjà été inspecté deux fois par les experts du ministère des Transports. Cette industrie est trop normée, car des vies sont en jeu. Tout est minutieusement calculé et le fait de voir un boulon trop long peut empêcher d’obtenir l’autorisation de vol. »
Cet oiseau de bois est aussi équipé de pneus à air et doit atterrir sur la pelouse, comme au temps de la guerre. Il pèse approximativement une tonne. Somme toute, c’est un avion bien spécial à découvrir.
Originaire de la région de Lanaudière, Fernand Saint-André a réalisé un rêve dans Charlevoix.  Impressionnant, cet Albatros D5 construit dans un hangar de Baie-Saint-Paul.

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