Le temps des vacances

Par Emelie Bernier 8:05 AM - 24 juin 2017
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Elles sont enfin là. Pour nos mômes qui ont enduré les petites chaises droites des salles de classe tout l’hiver, qui ont passé l’année l’échine courbée sur leurs cahiers, qui se sont creusé les méninges pour retranscrire le plus proprement et le plus adéquatement possible le savoir acquis durant des mois sur leurs examens de fin d’année, c’est la libération.
Qu’est-ce qui est encore mieux que la Ronde et ses manèges, mieux que la fête d’anniversaire la plus spectaculaire, mieux qu’un voyage à Disney? Les grandes vacances, pardi!
Je me rappelle encore mes dernières rides d’autobus de l’année. Les fenêtres baissées, les bras dans le vent, on hurlait notre joie de quitter la geôle! Le chauffeur, conciliant et sans doute assez content lui aussi, nous laissait faire nos niaiseries pour une fois.
Ça n’a pas tellement changé…
Qu’ils sont beaux à voir, quoique cacophoniques à entendre, ces enfants déchaînés, désenchaînés!
C’est fou comme « été » rime avec « enfance ». Peut-être que ça veut dire que le temps est venu de retrouver votre gamin intérieur et de le laisser lâcher son fou!
Petite, j’appréhendais l’apparition des dates de péremption qui affichaient le mois de septembre sur les pintes de lait. Septembre, c’était la fin de la récréation. Dommage que le lait se garde de plus en plus longtemps…
Pour ma tante, c’était les verges d’or. Dès qu’elle voyait apparaître les beaux épis un peu fous, elle ne pouvait s’empêcher de les entendre scander, de tout leur jaune éclat, l’annonce de la fin prochaine de la belle saison. Date de péremption et joyeuses graminées voulaient aussi dire qu’il faudrait se coltiner avec l’achat et l’identification des crayons, des cahiers, des effaces, des tubes de colle et tout le tralala essentiel à la formation des esprits en croissance.
Ou à leur torture, question de perception.
Pour vrai, chapeau aux professeurs et à leurs pupilles qui ont fait ce qu’ils ont pu tout au long de l’année pour grandir les uns avec les autres, pour apprendre, mûrir, se développer. Quelle mission noble que la vôtre, chers profs.
Cela dit…
Comment profiter de l’été au maximum? En jouant dehors. En jardinant. En faisant la sieste à l’ombre des feuillus qui se trémoussent dans le vent. En allant à la plage. En mangeant des crèmes glacées, des pops, des gelatos, des slushs, des raisins congelés. En s’habillant léger. En mangeant des feuilles vertes et tendres, celles du pissenlit, de la laitue, de la roquette, de l’oseille. En allant pêcher dans les petits ruisseaux et les grandes rivières. En se baignant avec les poissons qu’on n’aura pas attrapés. En faisant du vélo, du pédalo, du hula-hoop, des châteaux de sable. En dessinant les plus belles marelles du monde. En cueillant des cailloux, des bouts de bois, des bouquets de fleurs.
En ne faisant rien, aussi. Ultime défi.
Pas de plan. Pas de projet. Juste rien. S’étendre sur le gazon et regarder passer les oiseaux, les nuages, les étoiles.
Juste être là, avec les maringouins pis les brins d’herbe qui chatouillent.
Un de nos plus beaux souvenirs de l’été dernier? Une nuit à la belle étoile sur le trampoline. Des tonnes de couvertes. Des oreillers. La voûte densément étoilée. Les chauves-souris qui font un tout petit peu peur, juste assez. Les vaches qui se réveillent la nuit pour jaser allègrement.
C’est ça, la quintessence de l’été. Rien dehors. Des mots clés, si vous en cherchiez.
Cette chronique achève sa saison régulière. C’est la dernière avant une pause estivale où on vous promet de ne pas vous laisser tomber. On sera là, avec nos idées folles et nos suggestions de moments parfaits qui ne reviennent jamais à savourer comme une poignée de framboises sauvages.

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