Ils sont jeunes, ils sont passionnés et ils avaient envie de terminer leur secondaire en menant à terme un projet qui leur ressemblerait. Bienvenue dans la classe « projet intégrateur » des élèves de 5e année du secondaire du centre éducatif Saint-Aubin.
Par Émélie Bernier
Pour l’amour des animaux
Arianne Pelletier a mené son projet seule comme une grande. Passionnée des animaux, c’est tout naturellement qu’elle a décidé de recueillir des fonds pour la SPCA. « J’aime beaucoup les animaux. J’aimerais être vétérinaire. Je voulais faire un projet en lien avec ma passion et je sais que la SPCA a des difficultés alors c’est allé de soi », explique la jeune femme. Elle a notamment disposé des banques dans cinq kiosques du Marché de Noël, banques qu’elle a ensuite relocalisées dans des commerces liés aux animaux. Un clair de lune au Quillorama de Baie-Saint-Paul a attiré une soixantaine de joueurs, ce qui lui a permis de recueillir 950 $ en une seule soirée. Au total, elle a remis 1265 $ à la SPCA, un montant qu’elle souhaite voir investi dans la stérilisation des animaux. « Je suis très fière de moi! », ajoute-t-elle.
À propos du cours, mené par l’enseignant Jonathan Cloutier, Ariane n’a que de bons mots. « C’était l’fun. On s’est parlé de nos projets, on s’est échangé les conseils. En tout temps, je pouvais demander de l’aide à mes amis, à mon prof », dit la jeune femme qui souhaite poursuivre l’an prochain ses études au CECC en sciences de la nature.
Une histoire à réinventer
Marc-Antoine Richard est un geek, un vrai! Il a choisi de s’inspirer du jeu Fire emblem awakening pour créer une fan fiction. Les initiés savent ce que cela signifie, mais le commun des mortels a besoin d’une petite explication… « Je m’inspire d’un jeu qui existe et je crée une nouvelle histoire. C’est un projet créatif, un peu comme une nouvelle. Fire emblem awakening, c’est un jeu que j’ai beaucoup aimé », explique Marc-Antoine.
Il a commencé à écrire son histoire après les vacances de Noël et ne pourra pas la publier, droits d’auteur obligent. « Ce n’est pas vraiment commun, disons que c’est vraiment un projet personnel », poursuit-il.
Il apprécie les conseils donnés par le prof, qui lui a aussi prêté des livres sur le processus d’écriture. L’an prochain, Marc-Antoine étudiera en sciences de la nature.
Les idées d’abord
Dès la première phrase, on comprend que Matis Morissette est un philosophe en herbe, un intello en puissance! Son projet intégrateur prend la forme d’une thèse sur le thème de… l’anarchie.
« Je voulais parler de l’anarchie, initialement, mais ça a évolué. C’est plutôt un essai sur ma vision politique, comment je verrais la société. Ça peut sembler extrêmement vague, mais je précise les concepts », explique le jeune homme. Si les idées politiques l’intéressent, il ne se voit cependant pas sauter dans cette arène. « Je ne ferai pas de politique, mais j’aimerais étudier la philosophie. Mon essai est plus philosophique que politique », explique-t-il.
Il y aborde notamment les questions d’auto-éducation, d’égoïsme éthique, de moralité, qu’il considère parfois comme un frein, et d’anarcho-transhumanisme, un concept qui l’interpelle… Léger, léger pour un jeune homme de cet âge qui carbure aux écrits de Max Turner! Il quittera Charlevoix l’an prochain pour se diriger vers Montréal.
Jouer pour les enfants
Marianne Lavoie a investi son temps dans l’organisation d’un tournoi de soccer intérieur. Initialement, elle souhaitait inviter des équipes des autres écoles secondaires, mais la réalité l’a rattrapée. « Au départ, nous étions trois, mais ça n’a pas fonctionné alors j’ai décidé de rapetisser le projet, de le garder plus simple », explique-t-elle. Elle a donc réussi à mener à terme son projet et les deniers amassés grâce au coût d’inscription (5 $ par personne) ont permis de gonfler le chèque remis au téléthon d’Opération Enfant-Soleil. « Le tournoi s’est déroulé sur trois périodes du midi, on avait quatre équipes de tous les niveaux. Les gens se faisaient des équipes. Les seules contraintes étaient une fille par équipe et l’obligation de jouer », ajoute Marianne, qui n’est pas elle-même une joueuse de soccer.
Guide de survie pour la vie en « appart »
Quand est venu le temps de mettre sur pied son projet intégrateur, Audréanne Tremblay a pensé à ses amis qui partiront en appartement l’an prochain. « J’ai voulu faire un livre pour les jeunes adultes qui partent en appartement pour poursuivre leurs études. Le livre est un mix de plein de choses pour apprendre à vivre selon des habitudes de vie saines », explique Audréanne. Cinq volets sont abordés dans son livre. Le volet économie donne des trucs pour sauver des sous, notamment grâce à quelques applications. Le volet rangement permet d’optimiser ses espaces de vie et d’être efficace dans sa gestion. Le volet cuisine suggère des sites où trouver une panoplie de recettes santé rapides et économiques. Audréanne propose même un volet passe-temps, afin que la vie en « appart » ne soit pas trop « redondante ». Le volet 5 explore la gestion des tâches entre « colocs ». « Je vais avoir une version papier pour garder en souvenir, mais ce sera offert sur support numérique, parce que c’est beaucoup moins cher. Il va être accessible sur Facebook et j’aimerais le distribuer dans les commissions scolaires », explique-t-elle. Le titre Maman dans un livre en dit long. « D’instinct, j’aide les autres et je pense que ça va rassurer les gens ».
Apprendre de ses échecs
Britany Chouinard et Marie-Pier Audet ont subi quelques revers dans la mise en place de leur projet. « On a eu plusieurs échecs, dont deux majeurs », expliquent-elles sans détour. Un projet de chandail Poche et fils a échoué, entre autres. Finalement, elles ont décidé de mettre leur talent de bricoleuse au service du spectacle des finissants. Elles tirent une bonne leçon des aléas qu’elles ont affrontés. « Ça marche pas toujours comme on veut et on a vu trop grand pour ce qu’on a été capables », disent-elles avec un sourire. Elles auront dû se faire « aller les méninges » et remercient leur prof Jo pour l’aide apportée.
Britany se dirigera l’an prochain vers l’Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe pour étudier en production animale, tandis que Marie-Pier a choisi le profil Arts, lettres et communications au cégep de Ste-Foy.
Gens de Baie-Saint-Paul
Dans la veine du très beau projet Peoples of New York, Karianne Tremblay a choisi de photographier des gens de son entourage. « J’ai pris des photos le plus naturelles possible et je les décris à partir d’une histoire qu’ils m’ont racontée. On fait un montage. Au final, c’est un projet de présentation orale qui invite à aller au-delà des apparences », lance la jeune femme.
Selon elle, son projet permet de réaliser « qu’on ne connaît pas vraiment les personnes. » « On pense les connaître, mais ils ont tous des histoires intéressantes », ajoute-t-elle. Elle a choisi des amis, des professeurs, sa sœur jumelle Audréanne. « Je vais aussi rendre un hommage à notre prof Jonathan. Il nous a aidés à ouvrir nos esprits, à découvrir autour de nous! Il nous a enlevé nos œillères, ça nous a fait du bien », ajoute-t-elle. Pour son projet, elle a eu l’aide de la graphiste Amélie Beaulne. L’an prochain, Karianne étudiera en sciences humaines au cégep Garneau.
Au zoo avec la gang d’adaptation scolaire!
Les sept jeunes du groupe d’adaptation scolaire du centre éducatif Saint-Aubin sont chanceux : ils ont visité, le 7 juin dernier, le Zoo de Falardeau, grâce au travail acharné de jeunes étudiantes qui ont fait de cette visite l’objectif de leur projet intégrateur. Elles ont notamment organisé un concert avec les élèves de musique, participants au concours soliste de Victoriaville.
« On cherchait une activité à faire avec eux. L’aquarium, ça nous semblait moins plaisant que le Zoo de Falardeau, où ils peuvent toucher les animaux », expliquent en chœur Amélie Simard et Marie-Pier Saint-Jacques, qui aiment beaucoup les enfants. « C’est la cause qui nous rejoignait », ajoutent-elles.
Elles tiennent a saluer leur prof, monsieur Jonathan, qui les a encouragées à continuer. « Avec lui, on a appris que sky is the limit ».
Au Téléthon Opération Enfant Soleil
S’inspirant du courant DIY (Do it yourself), Emilie Côté-Laforest et Marilyn Audet ont produit une quantité de savons et de bombes de bain qui se sont écoulés comme des petits pains chauds, si bien qu’elles se sont retrouvées avec des sous à donner. Amélie Simard et Marie-Pier Saint-Jacques ont aussi dépassé leur objectif, soit le montant total à défrayer pour l’activité au Zoo de Falardeau avec les jeunes de la classe d’adaptation scolaire. Les quatre filles ont donc décidé de remettre les deniers au Téléthon Opération Enfant Soleil. « On a refait des campagnes pour grossir le montant, comme une journée thématique hawaienne et un tournoi de hockey Cosom. On a eu des dons de nos familles », soulignent les jeunes filles qui ont présenté leur chèque lors du téléthon du 4 juin.
Amélie Simard étudiera l’an prochain au CECC en sciences de la nature. Marie-Pier Saint-Jacques fera de même, mais en sciences humaines. Elle souhaite devenir orthopédagogue. Marilyn Audet a aussi choisi les sciences, dans le but de devenir optométriste. Emilie Côté-Laforest entreprend des études en sciences humaines qui devraient la mener vers un poste d’enseignante au primaire.
Après une quarantaine de cours, Jonathan Cloutier est à même de constater le bienfait du projet intégrateur chez ses élèves. « C’est une opportunité pour les élèves de réinvestir leurs apprentissages du secondaire dans un projet qui a du sens pour eux, qui leur tient à cœur. L’important n’est pas tant le produit final que la réalisation », croit-il.
L’organisation, les communications, le travail en équipe ne sont que quelques unes des compétences mises à profit durant cette année. « Mon rôle a été d’essayer de faire sortir leurs idées, de les enligner, les accompagner!», conclut-il, fier de la cohorte qui s’apprête à prendre son envol.
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