Donner le meilleur journal qui informe…

Par Emelie Bernier 11:02 AM - 9 mars 2017
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Depuis 43 ans, Charles Warren, cofondateur de l’Hebdo Charlevoisien, a été de toutes les guerres que la presse hebdomadaire a menées dans Charlevoix. Aujourd’hui, il savoure le virage que les hebdos prennent, particulièrement avec l’avènement des nouvelles technologies, puisque le journal informe maintenant au quotidien.
Nous lui avons posé quelques questions :
M. Warren, quels sont les défis des journaux?
« C’est d’être le plus au quotidien possible. Voilà notre plus grand défi. Avant, on allait chercher la nouvelle, on pouvait la mijoter quelques jours, mais plus aujourd’hui. C’est une nouvelle approche, un journal au quotidien. La constance est importante. Je crois encore beaucoup au journal papier, il est encore très fort et il y a encore beaucoup de monde qui s’y retrouvent. Il faut faire des projets innovants pour garder l’intérêt des gens… On a une équipe pour le faire. Je lis les chroniques à Émélie, j’aime ça, je trouve ça beau. Il faut se distinguer parce que c’est ce qui tient nos lecteurs. On a les moyens de se démarquer en traitant différemment nos nouvelles, les rendre captivantes! »
Comment envisager l’avenir du journal?
« Je l’envisage de manière très positive, par l’équipe, par les employés. La relève, les jeunes. On a une maususse de belle relève! Tout passe par la relève et la qualité de l’équipe. On a tout mis en œuvre, avec Protech et avec tout ça… on a gagné un prix, le Performant, au Gala de la Chambre de commerce, parce qu’on s’est investi beaucoup. Ça fait quelques années qu’on vit la transition où c’est un peu plus difficile, mais on suit le courant. Moi, je ne suis plus mais je fais confiance à la relève ».
Y a t-il eu des moments difficiles?
« Plusieurs nuits blanches entre 1996 et 2000… Je mentirais en disant qu’il n’y a pas trois ou quatre fois qu’on a failli remettre nos clés au banquier. Mais Sylvain Marchand a vraiment cru en nous. Il nous a donné un fier coup de main. Il nous a donné des chances, mais on s’est aidé aussi. Les quatre ou cinq premières années, on était un peu insouciant, je n’imaginais même pas que ça marcherait pas. J’allais voir les clients, on avait deux bons journalistes, Sylvain Desmeules et Jean-François Néron. Ça donne du pep, on voulait un journal de haute qualité, être proche de notre monde. Je faisais les attroupements les fins de semaine, on travaillait sept jours semaine…»
Êtes-vous fier de vos gens?
« On a rentré Guylaine Fournier… on faisait des journaux de 24 pages, on était rendu à 36, 40 pages, ça nous prenait des vendeurs. Simon (mon fils) est arrivé, j’avais de la job pour lui. Il était aux études en communication. On avait besoin de quelqu’un, je suis allé le chercher. Viens à l’école de la vie! Début année 2000. On est parti en infographie en 1996, c’est allé vite! Première page couleur. On a su s’adapter aux nouvelles technologies, grâce à Nancy Boivin, qui est toujours avec nous, et qui a su intégrer l’infographie ».

« On voulait avoir un pied à terre à Baie-Saint-Paul et un autre a La Malbaie. C’est un journal régional et c’était très important! Aujourd’hui, je suis rendu à une autre étape. On ne s’est pas trompé. J’avais le nez fourré partout! »

Votre talent de bagarreur vous a-t-il bien servi?
« C’était important que Luc Brisson (journal de Forestville) et moi (l’Hebdo Charlevoisien) on lève vite, parce que les premières années en affaires, tu n’as pas de publicité nationale, une vache à lait des journaux. Première affaire à faire donc, c’est partir un réseau de distribution! Charlevoix est une grande région. On a trouvé en 1996 des bonnes personnes qui nous ont permis de se partir, Guy Simard et M. et Mme Jacques Gagné ».
Fallait-il dominer Québécor?
« On leur faisait la guerre, c’était féroce, une guerre à finir jusqu’en 2009. Je ne pensais jamais que Québécor allait arrêter. Je ne me laissais pas emporter par cette idée de les battre, mais on voulait faire du mieux qu’on pouvait et il arrivera ce qui arrivera. On voulait donner le meilleur journal qui informe aux gens de Charlevoix. Si on était capable de faire ça, avec de la constance, on allait y arriver. C’est pour ça qu’on fait encore ça aujourd’hui! Nous, on pense encore de la même façon alors que partout, la qualité diminue parce que les profits diminuent aussi, et il y a plusieurs joueurs ».
Est-ce difficile de passer le flambeau?
« Je suis content de le passer car la vie est pleine de défis. Je vais avoir 69 ans, je ne peux pas m’embarquer, je ne suis pas la bonne personne. Je suis conscient que je suis dépassé! Je me suis tassé, mais je suis capable de voir ce qui se fait bien et pas bien ».
Quel est votre souhait pour Le Charlevoisien ?
« De voir continuer à informer la population à travers toutes les plateformes, avec la belle équipe et la belle relève. C’est un gage de réussite ».
 

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