Exceptionnellement, le Charlevoisien a accepté de publier une lettre anonyme parce que le contenu éclaire la situation d’un dossier d’actualité sensible aux Charlevoisiens.
Désordre entièrement mérité
La région de Charlevoix est reconnue pour ses fiers compétiteurs lorsque vient le temps de parler et de jouer au hockey. C’est dans nos veines. Une religion plus précisément. Bien évidemment, lorsqu’on s’approprie un bien, une routine, une pensée ou encore une opinion, force est d’admettre que la gent humaine est prête à défendre ce qui lui appartient de plus cher coûte que coûte.
Transposons ce phénomène dans le hockey mineur de Charlevoix. Est-il normal de voir des parents s’époumoner à crier des sottises aux arbitres, entraîneurs, joueurs adverses et même, le comble, aux enfants de leur propre équipe? Tenons-le-nous pour dit, nous avons une réelle passion pour ce sport, mais il devient de plus en plus ridicule d’y adhérer lorsque l’on voit ce qui se passe présentement. Pourquoi ne pas utiliser cet excès de rage dans une situation plus positive et en harmonie avec notre « religion » qu’on peut désormais qualifier d’extrémiste. (Un peu d’ironie ne fait pas de mal)
Besoin d’arbitres
Ayant été témoin des malheureux incidents le 6 novembre dernier à l’aréna de Baie-Saint-Paul, il est impératif désormais d’avoir quatre arbitres lors d’affrontements midget et junior étant donné le problème qui s’est transposé d’année en année dans la région. Tout Charlevoix est au fait d’un autre événement loin d’être reluisant pour la région qui s’est produit la semaine dernière. Des parties ont dû être annulées en raison d’un manque d’arbitres. À moyen et court termes, je ne me souviens pas d’un tel événement dans les 5 dernières années. Et pourtant, depuis exactement les 5 dernières années, le niveau de colère qui entoure l’organisation qu’est Hockey Charlevoix est en constante augmentation.
Je ne suis pas un génie, mais il me semble que les deux problèmes sont potentiellement corrélés. Je m’adresse ici à chacun d’entre vous lors de la lecture de cette lettre, posez- vous des questions sur votre comportement lorsque vous entrez dans un aréna. Allons-y d’un petit exemple pour chaque clan.
L’arbitre
Représente la loi dans l’aréna même lorsqu’il sort de son véhicule. Il se doit d’être neutre, souriant, alerte et j’en passe. Tout le monde s’entend pour dire que c’est l’emploi du temps le plus ingrat dans un aréna. L’arbitre exerce ce métier par passion, car il a un emploi temps plein ailleurs et/ou est aux études. Il faut croire que la passion se perd de plus en plus au cœur de ces derniers s’ils ne se forcent même plus pour se présenter aux parties. En écoutant tout ce qu’il se dit dans les estrades, il est quand même étonnant de voir que certains connaissent tous les règlements, mais restent derrière la baie vitrée au lieu de chausser les patins, de porter le casque, de siffler lorsque nécessaire et surtout de porter le chandail. Si la région pouvait bénéficier de ce bassin de connaissance inutilisé, ce serait extraordinaire. Il n’arriverait plus de malencontreux événements comme la fin de semaine passée.
Le parent
Impossible de mettre tout le monde dans le même panier puisque la majorité des parents sont au fait de ce qu’apporte une attitude négative dans un aréna. Par contre, ceux qui apportent le contraire du positif en criant des insultes aux arbitres, entraîneurs et joueurs sont ceux qui atteignent directement la réputation du sport. Certes, l’arbitre et les entraîneurs sont humains et vont sûrement faire des erreurs de jugement, mais ce n’est certainement pas en ramenant l’erreur commise lors du dernier jeu que le climat s’adoucira. La mentalité à changer vient principalement des estrades. Sans rancunes. J’ai été mis au fait qu’en Europe, les parents ne peuvent plus accompagner leurs enfants à l’intérieur de l’enceinte d’un aréna. Certains vont me poser comme question : comment cela peut-il fonctionner ? Eh bien je vous avertis tout de suite, les meilleurs joueurs de hockey du monde deviendront européens d’ici quelques années. Plus aucune chicane. Entraîneurs, arbitres, juges de lignes et chronométreurs ne font qu’un, et ce, dans une ambiance plus que parfaite. Sommes-nous à ce stade ? La question devrait être débattue selon moi. À quoi bon reculer socialement alors qu’on veut simplement améliorer nos expériences avec nos enfants ?
Les entraîneurs
Un autre métier ingrat. Aucune paie. Uniquement pratiqué en raison d’une passion énorme. Le problème ? Certains « coupent » le banc, s’arrachent les poumons en direction des officiels et je pourrais continuer, mais la liste est longue. Première solution ? En aucun moment, le père ou la mère d’un joueur ne devrait être situé derrière le banc. Radical, mais effectif. Le problème ? Personne ne veut entraîner une équipe à qui elle ne porte aucun soutien. Il devient donc impératif de payer l’entraîneur dans les ligues de hockey mineures. Comme en Europe.
Conclusion
Je lisais l’article du journaliste Gilles Fiset dernièrement et j’étais gêné de faire partie d’une organisation qui s’en va littéralement à la dérive, d’où le titre de cette lettre ouverte. Il est par contre très intéressant de voir qu’on a un président avec une tête sur les épaules depuis les deux dernières années. Des décisions importantes ont été prises et elles sont plus que les bienvenues. D’autres devront être débattues dans les prochaines années si nous voulons avoir un semblant de paix.
Je réitère ici une demande bien spéciale pour chaque lecteur concerné par ce billet. Si vous voulez que votre enfant ait le plus de chance de se rendre loin, posez-vous des questions sur vos agissements. Dans un monde où la paix est de plus en plus dure à avoir, pourquoi ne pas au moins essayer de l’avoir entre quatre murs et une baie vitrée ?
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