Les paramédics changent de stratégie

Par Dave Kidd 10:21 AM - 16 décembre 2016
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Jean-François Bouchard, Emmanuel Deschênes et Mathieu Audet du Syndicat des paramédics de Charlevoix

Les paramédics syndiqués à la CSN changent de stratégie. Après s’être prononcés en faveur d’une grève générale illimitée, les syndicats ont essuyé un refus de la part des parties patronales de ratifier une entente sur les services essentiels comme ce fut le cas en 2012.
La CSN mise maintenant sur une décision de la Cour suprême, rendue en février 2015 dans un dossier opposant le gouvernement de la Saskatchewan à ses employés du secteur public. Selon le syndicat, cette dernière  a créé un précédent en renforçant l’état du droit qui assure une protection constitutionnelle au droit de grève.
«  Il nous apparaît que nous pouvons dorénavant obtenir du tribunal une décision qui tient compte de la nécessité de respecter un véritable droit de grève. Ceci voudrait dire que nous disposerons d’un plus large éventail de moyens de pression possibles en toute légalité », écrit-on dans une note syndicale.
La missive continue «  par conséquent, nous exercerons une pression politique importante sur les employeurs ainsi que sur le MSSS afin qu’ils débloquent les mandats nécessaires à un règlement négocié satisfaisant de nos conventions collectives. La contrepartie pour les membres est que nous ne serons pas rémunérés pour le temps passé en grève ».
Les syndicats régionaux comme celui de Charlevoix tiendront de nouvelles assemblées générales afin de voter de nouveaux mandats de grève, en toute connaissance de cause. « Avec ces nouveaux mandats, nous recommencerons la démarche des services essentiels, mais, cette fois, sur une base plus traditionnelle, c’est-à-dire que nous chercherons à cesser de donner des services non essentiels », mentionne aussi la communication aux syndiqués.
Pour le président du Syndicat des paramédics de Charlevoix, « le gouvernement se croit tout permis. Il fait preuve d’un total manque de respect envers nous. Si un ambulancier manquait de respect envers un patient, il serait congédié le lendemain», lance Emmanuel Deschênes.
Les présentes négociations visent à améliorer le service à la population , répète le président du syndicat. « C’est évident que les questions des assurances et du régime de retraite sont au cœur des pourparlers. Mais, l’objectif de notre groupe est  l’abolition des horaires de faction. Je vais me battre corps et âme pour en finir avec le 7/14 (7 jours de travail 24h/ 24 sur deux semaines) . Tous les résidents de Baie-Ste-Catherine à Petite-Rivière-Saint-François en passant par le KM 66 de la 381 doivent avoir la même chance de survie 24hsur 24 », dit aussi Emmanuel Deschenes.
Son mémoire pour la conversion des horaires de travail est prêt. Il sera déposé à la députée Caroline Simard en janvier. Selon les calculs syndicaux, il en coûterait 2.5 M sur 4 ans  pour convertir  les horaires de travail des paramédics de Charlevoix.