Plongeurs d’épaves techniques du Québec: Après le Leecliffe Hall, le Tritonica

Par Emelie Bernier 11:44 AM - 9 septembre 2016
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Les plongeurs ont un imposant attirail. Rien n’est laissé au hasard pour assurer leur sécurité.

 
Les Plongeurs d’épaves techniques du Québec (PETQ) étaient de retour dans Charlevoix à la mi août, histoire d’approfondir leurs connaissances sur le Tritonica, un minéralier qui s’est abîmé au large de l’Isle-aux-Coudres en 1963, emportant avec lui 33 marins.
Par Émélie Bernier
« C’est le 2e drame en importance au 20e siècle sur le Saint Laurent. Ça s’est passé en 1963 et beaucoup de gens sur l’Isle s’en rappellent encore… », indique Sébastien Pelletier, plongeur et porte-parole du groupe. La majorité des défunts était d’origine chinoise.
Cette phase 2 des explorations estivales des PETQ dans la région a profité de conditions météorologiques exceptionnelles et même si la visibilité sur l’épave était quasi nulle, les plongeurs ont toutefois pu en apprendre plus sur le bateau naufragé. «Après avoir mis le grappin sur le Leecliffe Hall, on voulait explorer plus au sud de l’Isle et on avait une belle cible, significative et historique avec le Tritonica.  Avec notre sonar à balayage latéral, un outil qui fonctionne très bien, on est allé explorer du côté du sud de l’île, en face du Massif, et on est tombé sur un gros signal au fond de l’eau. Ça ne pouvait être que le Tritonica », indique M. Pelletier.
Les PETQ ont plongé durant 3 jours. «C’est très différent niveau conditions, vie marine, que l’environnement du Leecliffe Hall.  C’est très stérile, il n’y a pas de poissons, mais des moules zébrés partout et de grosses particules en suspension. C’est fascinant. L’eau est aussi beaucoup plus chaude sur le Tritonica », précise M. Pelletier.
Le bateau en soi est aussi particulier. «C’est un drôle de bateau. Le château est central, alors que c’est souvent positionné à l’avant. Historiquement, c’est le premier minéralier à avoir emprunté le canal du Saint Laurent. Il a été conçu en 1956 et a fait naufrage en 1963, suite à une collision avec le Roonagh Head », résume le plongeur.
Fait étonnant, suite au naufrage, une creusée à été tranchée pour y déplacer l’épave afin d’obtenir le dégagement nécessaire au passage des cargos. «On a été capable de constater,  grâce aux informations d’Hubert Desgagnés qui se passionne pour l’histoire de la navigation, qu’ils avaient dynamité ou retiré une partie de la structure. On ne sait pas ce qu’elle est devenue.»
Les Plongeurs d’épaves techniques du Québec souhaitent maintenant planifier de nouvelles plongées qui leur permettraient de pousser plus avant leur exploration, tant sur le Leecliffe Hall que sur le Tritonica.
«On s’est aperçu que notre groupe était à l’origine de l’exploration de 2 des 3 plus grandes épaves du Québec. Le Leecliffe et le Tritonica. Le 3e, c’est l’Empress of Ireland. Comme plongeurs,  il ne faut jamais oublier la notion de drame humain et visiter l’épave avec beaucoup de respect », estime Sébastien Pelletier.
Le Tritonica est d’ailleurs au nombre des 5 naufrages qui pourraient bientôt faire l’objet d’un monument commémoratif aux naufragés, un projet porté par Hubert Desgagnés, secondé par le Musée maritime de Charlevoix. « C’est un des accidents qui a fait en sorte qu’on adopte une règlementation plus stricte avec la navigation sur le Saint-Laurent. Dans ces années-là, il est arrivé un paquet de drames qui ont déclenché le processus d’encadrement », de conclure Sébastien Pelletier.

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Le bateau, avant son naufrage, était le premier du type à naviguer sur le Saint-Laurent. La photo a été prise par René Beauchamp, en juin 1963, soit un mois avant le naufrage. Les plongeurs ont un imposant attirail.


 
 
Les plongeurs ont un imposant attirail. Rien n'est laissé au hasard pour assurer leur sécurité.

Les plongeurs ont un imposant attirail. Rien n’est laissé au hasard pour assurer leur sécurité.


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Une vue sous-marine de l’ancre de miséricorde, prise lors d’une plongée autour de l’épave.
 

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