Baie-Saint-Paul, prête pour un sinistre majeur

Par Dave Kidd 11 mai 2016
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Alain Gravel directeur de la Sécurité publique à la Ville de Baie-Saint-Paul

Dave Kidd

La Ville de Baie-Saint-Paul est prête à faire face à un sinistre majeur. Une politique de sécurité civile, un plan d’intervention en cas de sinistre majeur ainsi qu’un plan particulier d’intervention en cas de séisme ont été élaborés. Les documents de plus de 700 pages couvrent 10 situations qui pourraient survenir, mais surtout distribuent les rôles de chacun si le pire se produisait. 

C’est en 2011 que le directeur de la sécurité publique a amorcé son travail pour, deux ans plus tard, doter sa ville d’outils simples et efficaces afin de s’organiser en cas d’urgence. Les pires situations ont été envisagées. Un sinistre majeur, c’est un tremblement de terre majeur, une inondation, un incendie au centre-ville, le déversement de matières dangereuses, un feu de forêt, une panne d’électricité ou une personne perdu en forêt. « Notre plan, sans prétention, est un des plus complets du Québec. Il va plus loin que les exigences du ministère de la Sécurité publique », confie Alain Gravel. 

Une des cartes du plan d’intervention en cas de sinistre majeur

Il n’a pas tout fait  seul. Au contraire, « la communication et l’implication des intervenants concernés a permis d’obtenir le résultat recherché », ajoute le directeur de la sécurité publique. Tout ou presque a été prévu selon ce qui pourrait survenir. Les intervenants du Centre municipal de commandement sont identifiés. « Le plan est sur une clé USB. Les chefs de mission ont leur partie. Le directeur général de la Ville et moi avons l’intégral », indique Alain Gravel. Des ententes ont été négociées avec des compagnies de transports, des stations-services,  des marchés d’alimentation et pour l’hébergement. Les employés de la Ville et les bénévoles savent déjà ce qu’ils auront à faire en cas de sinistre majeur. 

Dans le milieu de la sécurité civile, le nom du regretté Joël Chéruet est significatif. Il est l’un des pionniers dans ce domaine. Il a été le mentor d’Alain Gravel. « Joël m’a dit : “Je peux t’en envoyer un plan, mais si tu l’élabores toi-même, il sera plus complet. L’exercice t’amènera aussi à mieux connaitre ton territoire”. C’est exactement ce que j’ai fait. Ce fut très enrichissant. J’ai lu et assimilé toutes les missions de nos partenaires comme la Sûreté du Québec et Transports Québec.  C’est devenu une passion pour moi la sécurité civile », avoue le chef Gravel. 

La révision du plan d’intervention en cas de sinistre majeur s’effectuera cette année. Des employés de la Ville suivront aussi des formations en sécurité civile selon ce qui est précisé dans le plan. « Avec ce qui est survenu à Lac-Mégantic, je ne comprends pas pourquoi des villes ne se préparent pas. On a l’obligation envers notre population d’être prêt », lance Alain Gravel. 

Avec ou sans l’hôpital 

Le plan particulier d’intervention en cas de séisme comporte deux versions. La première prévoit les actions avec un hôpital qui a résisté à un tremblement de terre majeur et l’autre sans l’assistance de l’établissement de santé. « Dans un cas, les blessés sont conduits à l’hôpital et tout se met en branle normalement. L’autre option est celle qu’on doit se passer de l’établissement de santé mais aussi l’évacuer », explique Alain Gravel. 

Des exercices de tables ont été faits avec les représentants des partenaires impliqués dans les mesures d’urgence. « Les communications  sont très importantes. C’est à partir du Centre de coordination municipale (CMC) que toutes les opérations seront coordonnées. Sur le terrain, il y aura un Centre d’opérations d’urgence de site (COUS). Les intervenants parlent le même langage. C’est important de boucler la boucle », assure Alain Gravel.

Le public doit aussi être prêt 

Les particuliers doivent aussi se préparer. La trousse de survie de 72 heures est une des premières choses à faire. « Elle doit contenir de l’eau et de la nourriture pour au moins trois jours », insiste le directeur de la sécurité publique de Baie-Saint-Paul. Il admet aussi qu’il sensibilise les membres de son service à sécuriser leurs familles au cas ou ils devraient s’absenter pendant une longue période. « Dans le cas d’un séisme majeur, les délais ne sont plus les mêmes. Les  pompiers vont d’abord prendre soin de leur monde et s’assurer de leur sécurité avant de s’en venir ici pour assurer les secours », précise aussi le chef.

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