Maryan Bolduc a vécu l’enfer de Fort McMurray

Par Dave Kidd 5 mai 2016
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Maryan Bolduc de Baie-Saint-Paul est une des 88 000 personnes évacuées en raison du gigantesque feu qui fait rage en Alberta. Elle et son conjoint et leurs deux enfants sont hors de danger. Ils ont néanmoins vécu « le chaos » pour quitter les lieux.

Maryan est congé de maternité. Elle a accouché il y a seulement 25 jours. Sa famille était dans un centre commercial mardi lorsque l’avis d’évacuation a été donné. « J’ai paniqué dans les premières heures. C’était le chaos.  J’habite à 5 minutes d’une station-service. Mon conjoint a eu besoin de  3h30 pour revenir. Il n’a jamais pu gagner notre maison tellement il y avait de véhicules partout. J’avais préparé des boîtes de vêtements et de nourriture, mais je n’ai jamais été en mesure de les apporter.  Je suis parti avec mon bébé dans les bras et une valise pour aller le rejoindre afin qu’on quitte les lieux. J’ai même été capable de sauver mon chat », raconte-t-elle.

Photo: Facebook

Le départ de Fort McMurray a été toute une épreuve. « Je n’ai jamais rien vu d’aussi pire. Je n’ai jamais vécu quelque chose d’aussi traumatisant. Sur la route, à gauche ou à droite il y avait  du feu. Le trafic était très lent. On a pris trois fois plus de temps que d’habitude pour faire un trajet de 2h30 pour gagner Lac La Biche », témoigne la femme qui habite Fort McMurray depuis 2007.

Elle poursuit en disant « que c’est quelque choise d’avoir vu ma ville partir en flamme. Ma maison, selon des cartes de la NASA, serait intacte. Toutefois, beaucoup de mes amis ont tout perdu », ajoute-t-elle. Ses parents étaient inquiets, mais elle a été en mesure de les rassurer. Sa belle-mère est avec eux en Alberta. Elle était venue l’aider après la naissance du bébé. « Des amis de Baie-Saint-Paul ont déjà ramassé du linge pour mes enfants. Tout ce que nous avons c’est une valise avec 3-4 pantalons, une couple de gilets et 3-4 pyjamas », résume Maryan Bolduc.

photo Facebook

Elle est hébergée chez des amis à Spruce Grove, à 450 km de Fort Mc Murray, lorsque nous lui avons parlé jeudi après-midi. « Marcher dans la fumée par 32 degrés c’était loin d’être l’idéal pour un bébé. J’ai eu peur pour lui. Heureusement, il n’a pas été incommodé. Toute la famille se porte bien. Je devais m’envoler pour aller voir ma famille à Baie-Saint-Paul le 23 mai. Je pense que je vais devancer mon vol. Le pire, c’est qu’on ne peut pas ne peut pas y penser. Je ne peux penser à autre chose. C’est partout à la télévision, à la radio et sur internet. », indique Maryan Bolduc.

Elle travaille comme coordonnatrice à la maintenance pour une compagnie pétrolière. Son conjoint travaille aussi pour la même compagnie. Maryan Bolduc a trouvé un peu de réconfort dans l’entraide des communautés environnantes. « Les hôtels ont baissé les prix pour les sinistrés. Il y a aussi des rabais dans les restaurants. Les ressources sont déployées. Les gens s’entraident. Selon ce qu’on nous a dit, on ne pourra pas aller voir notre maison avant deux semaines, termine-t-elle.

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