Les Semaines de l’économie sociale se tiendront du 9 au 19 novembre. Entretien sur cette solide assise qu’est pilier collectif avec Jean-Martin Aussant et Pierre-Luc Bonneville, respectivement directeur général du Chantier de l’économie sociale et président du Pôle des entreprises d’économie sociale de la Capitale-Nationale.
« Le pilier collectif est un des trois piliers fondamentaux avec le privé et le public. En période de grands changements, voire de crise où les structures sont remises en question et modifiées, je pense que c’est encore plus important de s’appuyer ce pilier qui provient des collectivités. Il ne pourra pas disparaître quelque soit la restructuration car ce sont des initiatives qui viennent de la collectivité pour répondre à des besoins des collectivités », croit fermement Jean-Marie Aussant. Composante importante quoique parfois discrète de la dynamique économique, l’économie sociale se décline en milliers d’initiatives, ici comme ailleurs. Au Québec, 7 000 entreprises collectives (coopératives et organismes à but non lucratif) procurent du travail à 125 000 personnes. À elles seules, elles générent un chiffre d’affaires annuel de 17 milliards de dollars, soit 8 % du PIB québécois. Dans Charlevoix, ce sont 20 millions$ par année qui sont générés par les entreprises qui portent la bannière de l’économie sociale.
« Le rôle du pilier collectif n’est pas de déplacer le privé ou de remplacer le gouvernement, mais bien de prendre la place qui lui revient. Quand il y a un projet à développer, un problème à régler, il faut que les gens dans les collectivités aient le réflexe de se dire « est qu’on le règle nous-mêmes en créant une coopérative ou un OBNL » plutôt que de toujours ce demander si le pilier privé ou gouvernemental va venir en réponse à ce besoin là. Ce n’est pas une économie de 2e ordre, loin de là», explique M. Aussant.
Pour Pierre-Luc Bonneville, l’objectif de la Semaine de l’économie social est simple: faire réaliser à la population que l’économie sociale est au cœur de leurs vies, comme le résume la thématique. « Elle est un moteur de développement au cœur des communautés. Ce qu’on remarque, c’est qu’elle favorise un leadership partagé, démocratique », avance M. Bonneville.
Jean-Martin Aussant sent que le pilier collectif est de plus en plus considéré comme une alternative. «Au Chantier de l’économie sociale, je côtoie beaucoup de jeunes et je vois clairement cette tendance là vers l’entrepreneuriat collectif, beaucoup plus forte. C’est bon signe pour la suite des choses », ajoute M. Aussant.
Le Chantier de l’économie social effectuera une grande tournée québécoise et cette tournée s’arrêtera dans Charlevoix (la date reste à déterminer). Un forum mondial aura lieu en septembre 2016, preuve selon M. Aussant que le Québec est une plaque tournante de l’entrepreneuriat collectif à l’échelle internationale. «Le Québec est un modèle », conclut-il. La programmation complète des Semaines est disponible à cestbienplus.ca.
La semaine dans Charlevoix
(EB) Dans Charlevoix, les Semaines de l’économie sociale se concentreront en une journée d’activités le 12 novembre prochain à L’Hôtel Le Germain Charlevoix dès 13h30. Celle-ci aura comme objectif principal de fournir des outils aux entreprises d’économie sociale de la région. « On invite les jeunes entrepreneurs, mais aussi des élus et des intervenants de la région. La journée est organisée conjointement par les Cercles d’emprunt de Charlevoix et le SDLE (Service de développement local et entrepreneurial de la MRC). Le Pôle des entreprises d’économie sociale de la Capitale Nationale est aussi partenaire de la journée », explique Sylvie Germain, agente de développement rural pour le SDLE.
Outre Pierre-Luc Bonneville, président du Pôle, la Coopérative régionale de Développement (CDE) sera sur place pour parler spécifiquement des outils destinés aux coopératives. La CEDEC (Corporation de développement économique et communautaire) présentera pour sa part le fonds du RISQ (Réseau investissement social du Québec), un fonds destiné aux entreprises d’économie sociale offrant un capital de risque aux OBNL. La plate-forme web de socio financement La Ruche, un outil de financement participatif à l’échelle de la Capitale-Nationale, fera aussi l’objet d’une présentation. La journée se clôturera sur un cocktail de réseautage.
Chiffres à l’appui, Sylvie Germain rappelle à quel point l’économie sociale dans Charlevoix est un joueur important. «Dans Charlevoix-Ouest, 24 entreprises d’économie sociale oeuvrent dans des domaines aussi variés que l’insertion sociale, le domaine manufacturier, la foresterie (La coop de l’Arbre), les soins de santé, la petite enfance, le culturel (le Festif! et le cirque Ekasringa), les médias communautaires (TVCO et CIHO), l’habitation et l’hébergement, l’alimentation… », indique-t-elle. 413 emplois sont reliés aux entreprises d’économie sociale pour un chiffre d’affaires de 12 millions $ annuellement. La durée de vie moyenne des entreprises est de 23 ans. La plus ancienne est Bois Francs Charlevoix (BFCO), qui atteint l’âge vénérable de 40 ans. Dans l’Est, les chiffres parlent aussi d’eux-mêmes avec près de 150 emplois et un chiffre d’affaires de 8 millions$.
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