Profs : 87% pour la grève dans Charlevoix

Par Eric Maltais 30 septembre 2015
Temps de lecture :

Les 180 professeurs présents hier soir à la salle des loisirs de Saint-Hilarion pour se prononcer sur les négociations avec le gouvernement du Québec ont voté à 87% contre les propositions déposées sur la table

Ils ont ainsi donné leur accord au déclenchement des moyens de pression à partir de la mi-octobre, pour un cumulatif de six jours de grève. « Nos membres sont outrés des offres gouvernementales. Ils se sont exprimés ainsi pour deux raisons majeures, les conditions salariales et la tâche des enseignants.  D’abord, les profs se manifestent contre des offres de 3% d’augmentation sur cinq ans, en considérant un gel salarial pour les deux premières années. Quand on sait que l’indice des prix à la consommation est à peu près de 2% par année, on se trouve donc appauvri de 7% pendant cette période », lance Damien Lapointe.

Le deuxième facteur non négligeable, selon le leader syndical, demeure le fait que le gouvernement veut enlever les cotes au niveau du classement des élèves en difficultés. « Déjà dans les négociations, Québec veut que les classes aient en moyenne un élève de plus. Aussi, il faut savoir qu’un élève coté signifie qu’il mérite plus de temps d’attention de la part d’un professeur, soit l’équivalent de deux ou trois élèves. Si la cote disparaît, des budgets disparaissent aussi et l’élève qui n’est plus classé comme en difficulté fera en sorte que le professeur verra des élèves additionnelles s’ajouter à sa charge de travail. Il devient évident que l’enseignant ne pourra plus lui accorder autant de temps,  faisant en sorte que le gouvernement ne veut plus s’occuper de ces cas », ajoute M. Lapointe.

Front commun

Le syndicat a fait une demande de médiation le printemps dernier, faisant en sorte que le droit de grève devient légal 87 jours après avoir posé ce geste, période qui correspond à la mi-octobre dans le cas des enseignants de la Commission scolaire de Charlevoix. Les six jours de grève se feront sur une base rotative au niveau régional et le syndicat respectera le calendrier établi par la centrale nationale.

« Il y aura un front commun régional avec les syndiqués du secteur de la santé. Le Syndicat de l’enseignement de Charlevoix, qui comprend 300 membres, est affilié à la Fédération des syndicats de l’enseignement, qui englobe 35 unités syndicales, sous le giron de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Il s’agit d’une force de 450 000 membres, issus des milieux préscolaire, primaire et secondaire, de l’éducation des adultes et de la formation professionnelle.

Loi spéciale

Questionné à ce sujet, M. Lapointe préfère penser que le gouvernement donnera une vraie chance à la ronde des négociations : « Nos membres sont déjà vraiment en colère. Ils vont certainement avaler de travers s’il faut que le gouvernement aille dans cette direction ».

Partager cet article