Un aidant naturel vend ses meubles pour se nourrir

Par Eric Maltais 16 septembre 2015
Temps de lecture :

Voir la galerie de photos

Malgré des dizaines de milliers $ en banque…

Guy Hébert, un aidant naturel de 59 ans qui a tout laissé pour s’occuper de son conjoint André Warren, 76 ans, avec qui il vit depuis 28 ans, est à bout de ressources, humaines et financières. Jeudi dernier, épuisés de lutter, découragés après avoir vécu une faillite et sans le sou, avec l’impression de n’avoir aucun recours, les deux hommes ont rencontré Le Charlevoisien pour crier, haut et fort, ce qu’ils croient être une injustice.

Éric Maltais

M. Warren, un éducateur spécialisé retraité qui a œuvré dans les centres d’accueil, a signé un mandat d’inaptitude. Il possède des placements pour plus de 44 300$ chez Desjardins. Il est impossible pour lui et son conjoint de mettre la main sur ces sous parce que l’argent est placé dans un Fonds de revenus viagers. Ils leur restaient 57$ pour se rendre jusqu’au 28 septembre prochain. Ils vendent tranquillement leurs meubles pour se nourrir. En parlant aux médias, ils veulent sensibiliser la population. Ils souhaitent que le gouvernement du Québec modifie la loi afin de permettre à un aidant naturel qui veille sur un malade, dans ce cas-ci souffrant de la maladie d’Alzheimer, avec des signes de démence et d’hallucination, et diagnostiqué porteur de la maladie de Parkinson, de pouvoir toucher l’argent plus rapidement que ce que la loi permet. Le médecin traitant a signé une lettre pour confirmer l’état de santé du malade. Ainsi dans ce cas, l’institution financière se retrouve les mains liées et doit se conformer à la législation. Le calcul selon les tableaux établis par les actuaires démontrent que la Régie des rentes du Québec estime, lorsque des sommes sont placées ainsi, que le détenteur vivra jusqu’à 100 ans, sans tenir compte de facteurs aggravants, et elle établi l’échelle des sommes versées en lien avec cette durée de vie projetée.

De plus, parce que M. Hébert a laissé son emploi de préposé au Fairmont Le Manoir Richelieu pour veiller sur l’homme qu’il aime, il n’est pas éligible à l’assurance-emploi. Il n’est pas éligible non plus à l’aide sociale, parce M. Warren empoche un total de 1681 $ par mois, le cumulatif de sa pension du Canada, de la RRQ et de la rente viagère.

« Tout ce que nous demandons, ce n’est pas d’avoir toute la somme d’argent en même temps. Nous voulons juste que le gouvernement considère que M. Warren ne vivra pas jusqu’à 100 ans, qu’il diminue par exemple l’âge limite de 100 ans à 85 ans afin de permettre de hausser la rente pour que je puisse m’occuper d’André adéquatement dans cette période difficile de sa vie », a conclu M. Hubert.

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

À lire également