Eric Leblond: Courir jusqu’au bout

Il n’y a pas si longtemps, alcool et drogues ont bien failli avoir la peau d’Éric Leblond, un athlète charlevoisien qui sera sur les rangs du 125 km de l’Ultra Trail Harricana de Charlevoix le 16 septembre prochain. Portrait d’un « ultra-trailer » qui ne craint pas les hauteurs!

Éric Leblond est fébrile. Ce défi, il en rêve depuis des mois, s’entrainant avec ardeur, mais surtout avec plaisir. « Il me pogne des bulles au cerveau : je pars courir des 6 ou 7 heures… Cet été, j’avais moins de travail alors j’ai  fait deux ou trois longues sorties par semaine. Je cours avec Strava et c’est une source de motivation. Le mois passé, j’ai fait 430 km!  Et l’autre jour, je suis allée virer en vélo aux dunes de Tadoussac. J’adore ça!», explique-t-il.

Il n’en sera pas à se première participation à Harricana. L’an dernier, il a participé à l’épreuve des 80 km; pas mal pour quelqu’un à qui la course ne disait rien.

« Quand j’ai arrêté de consommer, il était temps, je ne serais peut-être plus là… C’est le vélo m’a fait changer de mode de vie au début. Je regardais les coureurs et ça ne m’intéressait pas. Puis, je me suis acheté une paire de runnings et j’ai pogné la piqûre. Je cours plus sérieusement en sentier depuis deux ans », explique-t-il.

La bande de Harricana y est pour beaucoup. « Harricana, c’est la plus belle gang! Tout le monde le dit, d’ailleurs,  que c’est la meilleure organisation du circuit! Il y a un esprit de famille! Je suis allé ailleurs, j’ai fait plein de courses, et après, tu comprends que c’est vraiment bien rodé », lance-t-il.

Le fait de courir dans sa région est bien évidemment un plus. « Ici, c’est mon terrain de jeux. J’ai une petite longueur d’avance sur les autres… Je sais qu’il faut savoir gérer son énergie, je connais les sentiers, je suis chez nous et j’ai toujours aimé explorer le territoire! On ne se tanne pas», poursuit-il.

Le départ du 125 km sera donné à l’église de Notre-Dame-des-Monts bien avant l’aube le samedi 19 septembre. Éric Leblond pense mettre entre 15 et 17 heures pour franchir l’imposante distance. Il traverserait ainsi la ligne d’arrivée au Mont Grand-Fonds après le coucher du soleil…

« Ce qui me stresse, c’est d’avoir un manque d’énergie. J’ai testé plein d’affaires. Je fais ma recette de boules d’énergie, j’en mange une à l’heure. Je prends aussi des petits jujubes, des barres, des gels. Dans mon sac, je traîne un litre d’eau et on peut se remplir aux ravitos. On a droit à un “drop bag” au chalet des Hautes-Gorges. Faut pas trop se charger. Et dans les bonnes montées, je vais marcher », explique-t-il, visiblement prêt.

Pour tous les néophytes, une course de 125 km semble une épreuve insurmontable.  Alors pourquoi courir autant?

« Je veux aller voir mes limites, j’aime ça. J’ai hâte, mais ça va être un défi extrême. Je vais peut-être être débâti… mais si je suis à la lettre mon alimentation, ça devrait aller. Maintenant, mon système est plus fort, parce que je suis allé dans le rouge et je pense que ça m’a renforci. Et j’ai eu un été parfait pour m’entrainer! La pluie, le soleil, ça ne me dérange pas. Ce que je souhaite, c’est arriver au bout. Franchir la ligne, c’est tout un feeling! », conclut ce bienheureux Alexis le trotteur des temps modernes!