Marc Séguin et Gabor Szilasi ont accepté de bonne grâce d’être respectivement porte-parole et président d’honneur du 33e Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul. Le premier, parce que cet événement auquel il a participé en 2002 l’a marqué. Le second, pour son attachement à la région.
Gabor Szilasi est très content de revenir dans Charlevoix et porte bien humblement le chapteau de président d’honneur que la directrice artistique de l’événement, Marie Perrault, lui a tendu. Son attachement à la région, qu’il a découverte dans les années 1970 son appareil photo à la main, est sincère. «À l’époque, j’ai fait deux voyages pour photographier l’architecture, les gens de la région. J’ai grandi dans une grande ville, à Budapest en Hongrie, et je n’avais jamais connu les régions rurales, la vie des paysans. J’ai découvert ici, dans la Beauce, en Abitibi, que cette vie était très différente et très rafraîchissante », explique-t-il. Gabor Szilasi est récipiendaire du Prix Paul-Emile Borduas en 2009 pour l’ensemble de son œuvre. Samedi, il a offert une conférence sur sa carrière et sur son fort parti-pris pour les régions, de même que sur son parcours artistique dans le cadre de la programmation parallèle du symposium.
Membre de la cohorte d’artistes du symposium de 2002Marc Séguin se rappelle de son passage au symposium et de l’influence que ce mois de création sous le regard et les questions du public ont eue sur lui. « On est des artistes visuels, on n’a pas choisi les mots, la parole pour s’exprimer. C’est plus facile d’être une bibitte solitaire dans notre atelier que d’aller vers les gens, sauf qu’on nous demande de communiquer. Jusqu’à ce que je vienne ici, j’étais gêné, pas très à l’aise avec ça, mais ici, pendant 30 jours, j’ai été obligé de parler et je sais que je me suis mis à mieux communiquer. Ça a été une des clés qu’il me manquait», se remémore-t-il.
Il a d’emblée invité les artistes à s’ouvrir à cette rencontre et à se mettre au diapason d’un public souvent néophyte. «Un artiste à un rôle bien précis à jouer dans la société. C’est un témoin, c’est important, et les gens veulent y avoir accès», croit-il. Il sait, pour être passé par là, que cette rencontre est un effort. « Mais il faut le faire ! Et au bout du compte, tu ne fais qu’aider ton art, toi et les gens qui vont te suivre. C’est une forme de relais qui sert à montrer aux gens qu’on n’est pas des monstres dans une caverne, on a des vies normales! Ça aide le grand public à comprendre que l’artiste a une vraie fonction » avance Marc Séguin. Il ne peut que constater que le symposium est dans une classe à part. « Il n’y en a plus d’événement comme ça, c’est un OVNI! Il y a des gens qui appliquent, le symposium grandit, beaucoup de monde vienne le voir. Ça a une fonction, ça existe et ça fait 33 ans. Si ça n’avait pas été bon ou nécessaire, ça fait longtemps qu’on l’aurait jeté. Je n’en vois pas des trucs comme ça où on désamorce les artistes! Ce n’est pas didactique, c’est très très démocratique», conclut le porte-parole.
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