Des poteaux qui font jaser…

Par Eric Maltais 9 juin 2015
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En plantant trois poteaux additionnels devant un terrain de Cap-à-l’Aigle afin d’y installer des régulateurs le long de la piste cyclable, Hydro-Québec a carrément manqué de jugement.

Éric Maltais

Voilà comment expliquer le pourquoi d’une pétition publique circulant depuis la semaine dernière, signée par Marie-Claude Dufour,  afin d’exiger que « Hydro-Québec retire les trois poteaux installés, d’annuler le projet d’installation de régulateurs et de choisir un endroit retiré, loin de la piste cyclable et des résidences ».

Gaétan Dufour, le propriétaire du terrain devant lequel les poteaux ont été installés, a confirmé avoir entamé des démarches afin que la société d’État reconsidère son projet : « J’ai communiqué avec Hydro car je ne peux tolérer cette situation qui diminue de façon considérable la valeur de ma propriété. J’ai reçu comme réponse qu’il allait relocaliser le projet mais je ne lâcherai pas le morceau tant que les poteaux n’auront pas été arrachés ».

Aux yeux de la Ville de La Malbaie, le maire Michel Couturier trouve dommage qu’un de ces citoyens ait à  vivre cette situation : « Il me semble qu’avant de réaliser de tels aménagements, Hydro-Québec pourrait nous consulter afin de choisir les bons endroits où aménager les régulateurs. Je suis sensible à la demande des gens ».

Selon M. Dufour, le terrain dont l’évaluation municipale se chiffre à 22 000 $, perd toute sa valeur marchande en considérant la vision qu’il offre. « Je n’ai pas envie de la vendre, mais je ne peux plus rien faire avec en considérant la situation actuelle».

Catégorie 1

Le plus ironique de l’histoire réside dans le fait que selon les études menées par la Table de concertation sur les paysages des MRC de la Côte-de-Beaupré, de Charlevoix et de Charlevoix-Est, « le paysage contribue à la qualité de ceux qui l’habitent et agrémente l’expérience de ceux qui le fréquentent. En ce sens, soutient-on, le paysage constitue un bien collectif à protéger et bonifier pour le bénéfice des générations futures ».

Le tronçon de la route 138 où se trouve le projet est de catégorie 1, sur une échelle de 1 à 4, c’est-à-dire de la plus haute qualité paysagère que l’on peut retrouver sur le territoire de Charlevoix-Est. Il est aussi noter que puisque cette route est la porte d’entrée sur les paysages de la région, pour l’aménagement de cet axe, il faut filtrer les éléments visuels irritants sans couper la vue sur les grands paysages.

L’Hebdo charlevoisien a rejoint Daniel Banville, conseiller au niveau des relations avec les citoyens à Hydro-Québec. Il a avoué avoir eu vent du dossier, qu’il verrait à faire le suivi au cours des prochains jours.

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