Un lien essentiel entre les deux rives

Par Emelie Bernier 6 mai 2015 Initiative de journalisme local
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Étude d’impacts économiques d’un service de traversier à l’année entre Saint-Siméon et Rivière-du-Loup

 

Le service de traversier entre Rivière-du-Loup et Saint-Siméon ne sera jamais rentable. Cependant, les impacts économiques du maintien de ce service à l’année ne sont pas négligeables, selon les résultats d’une étude commandée conjointement par la municipalité de Saint-Siméon et la Ville de Rivière-du-Loup et dont les résultats sont enfin connus.

 

Les Conseillers ADEC inc, mandaté pour réaliser cette étude, ont fait connaître leurs conclusions aux mandataires, dont Sylvain Tremblay, maire de Saint-Siméon. Selon lui, les résultats apportent de l’eau au moulin. «  On sait pertinemment qu’aucun service de traversier n’est rentable, mais la question était de démontrer l’impact économique.  Des revenus de 1, 4 millions $ par an pour nos municipalités, ce n’est pas négligeable », constate-t-il. Les avantages socio-économiques (gains de temps, réduction des coûts d’utilisation des véhicules, réduction des accidents de la route et diminution des émissions de gaz à effet de serre…) ont aussi fait l’objet d’une attention particulière. On estime que le prolongement de la traverse attirerait près de 18 000 nouveaux passagers annuellement. « Sur un horizon de 10 ans, ces gains de temps et de distances se traduisent par des avantages économiques d’une valeur de 7,7 millions de dollars en valeur de 2014 », peut-on lire dans le rapport d’ADEC.

 

La particularité du lien entre Rivière-du-Loup et Saint-Siméon est la présence d’un partenaire privé dans l’exploitation, Clark, qui possède le navire. « C’est peut-être la question plus nébuleuse. Est-ce que Clark va vouloir continuer à faire les opérations? Il ne leur reste que ce traversier dans leurs opérations maritimes et leur contrat vient à échéance dans quelques années. Peut être que la Société des Traversiers du Québec va reprendre le service », avance le maire, soulignant que la STQ a beaucoup investi dans les infrastructures de part et d’autre du fleuve. «Quand un gouvernement investi dans des infrastructures, il faut qu’il continue à  les utiliser , qu’elles soient profitables à la collectivité », croit Sylvain Tremblay.

 

Le maintien du service à l’année impliquerait une diminution du nombre de traversées quotidienne dès novembre (2 plutôt que 3). Le service régulier de 3 traverses par jour reprendrait à Pâques, comme le veut la coutume. Les maires n’entendent pas lâcher le morceau. «C’est le temps de commencer à penser à l’avenir de notre traversier. C’est la continuité nord sud, un lien important. On pense que ça prend un comité inter-rives de promotion. Il va falloir faire un effort de guerre », avance le maire Tremblay.

Selon le maire Tremblay, plusieurs éléments sont réunis pour que le projet-pilote aille de l’avant. « On a plusieurs atouts. On a une étude maritime et une étude économique qui dit qu’il y aurait des retombées, un gouvernement qui donne une importance à la stratégie maritime et veut relancer le plan nord. Charlevoix travaille beaucoup sur les produits d’hiver. Si on peut rejoindre les Maritimes, les États Unis… C’est difficile de trouver des arguments contre! », conclut-il.

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