En fin de journée aujourd’hui, les premiers travailleurs de la machine 4 perdront leur emploi. D’ici quelques semaines, la totalité des 73 employés qui y sont affectés les rejoindront dans les rangs des chômeurs. Malgré la fatalité, le syndicat ne baisse pas les bras.
Jérôme Tremblay met en garde Produits forestiers Résolu. Tout juste revenu du conseil central, il répète ce qu’il y a scandé à l’invitation de la CSN. « PFR, ils vont frapper un mur, car on est un exécutif de Gaulois et ils n’en ont pas fini avec nous », clame M. Tremblay. Il n’a pas apprécié la sortie de Karl Blackburn, directeur principal, Affaires publiques et relations gouvernementales chez Produits forestiers Résolu, sur les ondes de CIHO.
« Il nous dit qu’il faut éviter de créer de faux espoirs, mais il ne connaît pas le contexte. On le sait qu’elle va fermer, mais il ne connaît pas le passé! Ça fait 3 fois ici qu’on envoie des lettres aux travailleurs comme quoi la machine 4 ferme! 3 fois, on a rendu du monde malade de stress, pis elle a jamais fermé encore. J’ai le droit de penser qu’il pourrait y avoir un revirement comme il y a déjà eu trois fois! », lance le président du syndicat des travailleurs du papier de Clermont. Il croit que PFR essaie de brouiller les cartes. « Il faut mettre les pendules à l’heure, car ils sont en train de mêler le monde. Est-ce que M. Blackburn connaît bien ses dossiers? Il a mêlé le dossier du Saguenay, de la FSC et de Clermont», s’indigne M. Tremblay.
Il tient à répéter les revendications de son syndicat, soit un moratoire sur le démantèlement de la machine 4, une table de travail où seraient assis les ministères concernés, PFR, des acteurs locaux et des représentants des travailleurs, et la mise en place d’un projet tangible pour réduire les coûts d’électricité pour maintenir les activités de l’usine. « Ultimement, ça prend un projet de relance pour la machine 4. Essayons-en des projets! À tout le moins, assurons-nous que la 5 va rester de façon durable», scande le président du syndicat. Il ne croit pas que la baisse du prix des copeaux sera suffisante pour garantir le maintien de la machine 5.
« Si on baisse le prix de copeaux, tout le monde va baisser et ça ne m’assure pas que l’usine va se replacer. Tout le monde va rester au même niveau et ici, on va demeurer désavantagé. Ce qu’ils (PFR) veulent, c’est des tarifs préférentiels sur les copeaux et l’électricité, mais ce n’est pas une solution à long terme, c’est une façon d’empocher de l’argent pour la compagnie », avance M. Tremblay. Produits forestiers Résolu a d’ailleurs rendu public son bilan financier pour 2014 qui annonce 46 millions$ de bénéfice.
Pendant ce temps, le moral des troupes est au plus bas, alors que des collègues quitteront définitivement l’usine dans quelques heures. « « C’est indescriptible. Je vois des gens qui perdent leur job, ça jase pas fort. M. Blackburn nous dit d’arrêter de rêver, mais par respect pour les travailleurs, on a le devoir de continuer d’espérer. Je l’ai dit : même quand la machine 4 va être fermée, on va continuer à travailler! », conclut Jérôme Tremblay.
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