Fermeture du dépanneur Midas

Par Emelie Bernier 5 janvier 2015 Initiative de journalisme local
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Le dépanneur Midas, une institution qui tient pignon sur rue sur le boulevard Leclerc depuis 1967,  fermera ses portes le 30 janvier prochain. 6 emplois sont perdus, mais selon la co-propriétaire Christine Simard, cette fermeture est le symbole d’un mal plus profond.

 

 «C’est une page d’histoire qui se tourne! », lance Mme Simard avec émotion. « On parle de 3 générations. Hormidas Tremblay et Alida Morin ont ouvert le dépanneur en 1967. Puis ça a été repris par Arthur Tremblay et sa femme Lisette  pendant plusieurs années », résume Christine Simard. Avec son conjoint Dave Simard, arpenteur et petit-fils d’Hormidas, elle a repris les rênes du commerce en 2008. L’heure est cependant venue de fermer les livres de « chez Midas ».

 

«C’est un dépanneur qui marche, mais depuis que les Dollaramas sont là et que les grandes surfaces sont ouvertes les soirs, les fins de semaines, on perd de la clientèle. Tu peux acheter de la liqueur à la pharmacie et de la loterie en ligne! La donne a changé », résume-t-elle. L’important marché des revues et des journaux est aussi en baisse. « Les jeunes ne lisent plus les journaux, ils les lisent sur la tablette, même chose pour les revues. Ce sont toutes des petites affaires qui font que ça diminue et que ce n’est plus possible de continuer », lance Mme Simard, résignée.

 

La fermeture des Industries Cover, dont plusieurs travailleurs étaient des habitués, a aussi fait mal au chiffre d’affaires. Christine Simard pointe du doigt la ville de Baie-Saint-Paul et ses taux de taxes non résidentiels « prohibitifs ». « Baie-Saint-Paul veut que les gens viennent s’installer ici, mais on en arrache! Juste pour le dépanneur, on parle de 1100$ en ordures et récupération. Les taxes pour les petits commerces, c’est énorme », déplore la propriétaire.  L’option d’investir pour varier les revenus, en offrant notamment du prêt-à-manger, a été mise de côté, les investissements auraient été trop grands et l’avenir, incertain.

 

3 emplois à temps plein et 3 emplois étudiants seront perdus à partir du 30 janvier. D’ici la fermeture, la propriétaire entend bien servir ses clients. « Oui, on liquide les inventaires, mais en servant nos clients jusqu’à la fin », insiste-t-elle, remerciant du coup les fidèles de Midas. «J’ai une dame qui vient depuis que c’est ouvert! C’est sûr que ça nous fait de la peine. Nous, on est inquiet quand un de nos réguliers ne vient pas quelques jours de suite.  On l’appelle! », confie-t-elle, triste de constater que l’avenir des dépanneurs comme le sien est en péril. Suite à la fermeture, l’espace sera mis en location. « On espère qu’il trouvera preneur », conclut Mme Simard.

 

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