Coupures à Postes Canada
À partir du 5 janvier, entre quatre et onze heures seront retranchées des heures de service au comptoir des bureaux de poste de Charlevoix.
Aux Éboulements, à titre d’exemple, les heures où il sera possible de faire affaire avec un postier passent de 39 à 31 par semaine. Odette Tremblay, qui y travaille, est aussi officier de section du syndicat de l’Association canadienne des maîtres postes et adjoints (ASMPA). « À l’échelle du Canada, c’est énorme les coupures. Dans Charlevoix, aucun bureau de poste n’a été épargné », commente-t-elle, ajoutant qu’une autre vague de coupe est prévue au début de l’année 2015.
Mme Tremblay ne se fait pas d’illusion : la donne a changé. « On n’a pas le choix : des coupures, il faut en avoir, mais de là à aller couper autant d’heures par semaine pour les travailleurs, c’est difficile à accepter. Et les clientèles les plus touchées, ce sont encore les personnes défavorisées, les personnes âgées, celles qui n’ont pas d’ordinateur. Le bureau de poste, c’est le dernier service de proximité de base. Ça touche M. et Mme Tout-le-monde », s’indigne-t-elle. Elle déplore que Postes Canada ait choisi « la voie facile ». « Nos revendications, c’est qu’on arrête de couper, oui, mais qu’ils explorent les possibilités pour proposer autre chose dans nos bureaux de poste. Il y en a des solutions! Pourquoi ne pas offrir un accès Internet ? Des services bancaires ? Postes Canada est en retard sur son système, mais il ne faut pas rester avec des œillères, il y a moyen de diversifier les revenus pour assurer un service essentiel », clame Mme Tremblay. La mobilisation s’organise, ajoute-t-elle. « Des résolutions qui demandent de maintenir les heures ou de reprendre celles perdues ont été envoyées à tous les maîtres de poste du pays. On leur recommande d’aller voir leur municipalité pour qu’elles l’adoptent et envoient des copies au syndicat et au chef de zone locale de Postes Canada », résume Odette Tremblay.
Comme d’autres instances municipales, la MRC de Charlevoix-Est a déjà adopté une résolution en ce sens. « Dans nos régions, c’est un service essentiel. On a une clientèle plus âgée. En plus, avec un avenir qui promet de se servir d’Internet au niveau du commerce, c’est un service qui sera relancé et l’ajout de services peut permettre que ce soit rentable. Les bureaux de poste, c’est au cœur des villages. C’est un endroit où les gens se rencontrent », commente le préfet Sylvain Tremblay.
Un moratoire est toujours en vigueur sur la fermeture des bureaux de poste, mais rien n’est acquis, selon Odette Tremblay. « Avec Stephen Harper, on ne sait jamais. Les élections de 2015 seront importantes. On voit bien que les régions ne sont pas sa priorité », conclut Mme Tremblay.
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