Procès Wagner : une cause aux nombreux détails
L’incendie criminel du bâtiment Mike’s de La Malbaie en mai 2012 aura causé pour plus de 1,5 million $ en dommages matériels, fait une blessée parmi les locataires de l’édifice et mené à un procès avec une preuve importante contre l’accusé Michael Wagner.
Le juge Michel L. Auger a rendu vendredi un verdict de culpabilité sur trois des quatre chefs d’accusation déposés contre M. Wagner, soit ceux d’incendie criminel et celui de possession de matériel incendiaire. Le chef d’accusation de fraude envers la compagnie d’assurance n’a pas été retenu.
À la demande d’une requête déposée par les médias locaux, le juge a autorisé la publication de photos prises par les policiers enquêteurs sur les lieux de l’incendie et déposées comme preuves lors du procès. Des images qui témoignent de la force du brasier et des dommages causés, ainsi que de la complexité de l’enquête qui a mené au dépôt de près d’une trentaine d’éléments de preuve pendant le procès.
Ces photos font partie des éléments de preuve recueillis par la Sûreté du Québec dans le cadre de l’enquête sur l’incendie criminel du 4 mais 2012. Les médias locaux ont obtenu l’autorisation de les publier.
Dans le cadre de leur enquête, les policiers ont notamment saisi un pièce de bois et des débris de matériaux présentant des traces d’essence.
Déclaration incriminante
Dans son jugement, le juge Auger a retenu comme crédible la seconde déclaration que Michael Wagner a donnée aux policiers la nuit de son arrestation et dans laquelle il expliquait comment il a mis le feu à l’immeuble du centre ville où lui et son conjoint opéraient le Café Interlude le soir du 4 mais 2012. Les liens entre cette déclaration et les éléments de preuve déposés à la cour ainsi que le témoignage des témoins experts ont convaincus le juge de la culpabilité de l’accusé.
Le juge Auger a relevé que l’accusé n’était « pas crédible » dans sa troisième version de la soirée donnée pendant le procès. L’importance de la preuve a discrédité M. Wagner sur plusieurs points, a souligné le juge. C’est le cas notamment avec les vêtements imbibés d’essence saisis chez l’accusé ou encore les lettres du dénommé Tremblay l’innocentant mais attribuées à M. Wagner par un témoin expert.
Le juge Auger maintient aussi que l’accusé a utilisé des « trompes l’œil », notamment sur la question de la langue. Rappelons que M. Wagner a bénéficier des services d’une interprète pendant le procès afin de suivre les procédures en anglais, la langue avec laquelle il aurait le plus de facilité.
Le jugement rendu vendredi a aussi permis de connaître la version incriminante livrée par M. Wagner le soir de son arrestation aux policiers. Une déclaration dont le juge Auger a retenu des passages dans son jugement.
M. Wagner relate dans cette déclaration avoir quitté sa résidence en début de soirée le 4 mai 2012, s’être arrêté au Hirving de Cap-à l’Aigle, avoir fait le plein de sa voiture et rempli un contenant de plastique avec de l’essence et avoir payé cash. L’accusé a raconté aux policiers être ensuite allé à la banque déposer un chèque et s’être rendu à son commerce qui connaissait des difficultés et qui avait cessé ses activités. « J’ai marché dans le restaurant quelques minutes. (…) Je savais pas ce que je voulais faire. Ça me faisait quelque chose. Je savais que c’était fini. C’était la fin de notre rêve », a cité le juge Auger.
L’accusé a ensuite raconté aux policiers être entré par la porte de service, sur le côté de l’immeuble, avec son contenant d’essence. « J’ai déposé le contenant proche du mur. J’ai allumé avec mon briquet, ça a pris rapidement. Ça a pris dans le gros contenant. Ça a fait wouf ». Quand les policiers lui ont demandé « pourquoi tu as fait ça? », M. Wagner a répondu, selon sa déclaration : « Je le sais : j’allais jeter de l’essence partout ».
M. Wagner a expliqué être ensuite retourné chez lui, à Saint-Fidèle, où son conjoint, constatant l’ampleur de ses brûlures aux mains, l’a amené à l’hôpital de La Malbaie.
L’incendie a fait pour de 1,5 million $ de dommage dans le bâtiment.
Au moment de l’incendie, l’immeuble du centre ville comptait six logements, cinq commerces et deux restaurants. Plusieurs personnes se trouvaient dans l’édifice au moment du sinistre, a rappelé le juge Auger. Une locataire a été blessée et les dommages matériels sont estimés à plus de 1,5 million $.
Le juge Auger a ordonné l’emprisonnement immédiat de M. Wagner qui reviendra en cour le 21 janvier pour les représentations sur sentence. La peine d’emprisonnement sera inévitable, a précisé le juge Auger.
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