La réserve de la biosphère sur la sellette

Par Emelie Bernier 5 décembre 2014 Initiative de journalisme local
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Le statut de  réserve de la biosphère pour Charlevoix fait jaser.  Le député néodémocrate Jonathan Tremblay a d’ailleurs porté le sujet jusqu’à la Chambre des communes jeudi. Dans Charlevoix, François Lessard, citoyen engagé, milite plutôt pour que le statut soit retiré, considérant que la région «ne le mérite pas ».

 

« La réserve de la biosphère de Charlevoix est reconnue par l’Unesco depuis 1988 comme un lieu unique de conservation qui contribue au développement et au rayonnement de la région, mais les conservateur ont malheureusement coupé le financement en 2012. Elle risque aujourd’hui de perdre son statut est sa reconnaissance internationale. Dans Charlevoix, on travaille main dans la main pour maintenir cette reconnaissance.  Le ministre va-t-il aider la réserve ou laisser tomber Charlevoix et la biodiversité du Canada? », a questionné le député de Charlevoix-Côte-de-Beaupré.

La réponse, plus politique que véritablement engageante, lui est venue de Colin Carrie, secrétaire parlementaire à l’Environnement pour les Conservateurs. Celui-ci a défendu le bilan d son gouvernement, indiquant que 3 parcs avaient été crée depuis l’avènement au pouvoir du premier ministre Stephen Harper et soulignant que le NPD n’avait pas appuyé ces initiatives.  

 

Dans Charlevoix, François Lessard considère que la région ne mérite pas ce statut et il multiplie les interventions afin que celui-ci soit retiré. « On n’est pas un modèle pour la planète. Ça fait 26 ans qu’on a le statut et on n’a pas rempli nos obligations. Un statut de réserve, c’est une reconnaissance qui se mérite, il faut la gagner. C’est être la crème de la crème en développement durable », avance l’homme qui s’y intéresse de près depuis 26 ans. «Ici, on est rétrograde. La corporation est moribonde depuis 3 ans et ce n’est pas juste la faute du fédéral qui a retiré son financement. L’image de marque de la Réserve ne fait que cautionner le mal-développement qui frappe le territoire et les collectivités d’ici, aujourd’hui plus que jamais », prétend M. Lessard qui ne joue pas de gaieté de cœur le rôle de « casseux de party ». « Ce n’est pas la « job »  la plus agréable au monde, mais l’avenir de Charlevoix me préoccupe. La réserve a été créée sur des bonnes intentions, mais la marque de commerce a pris le dessus», explique François Lessard. Selon lui, Charlevoix est «à des années lumières des principes du réseau des réserves ».  « Ce n’est pas juste une façade, une réserve. C’est l’exemplarité. Dans Charlevoix, on n’est loin d’être un exemple. C’est un constat, la barre est trop haute pour nous », résume François Lessard.

 

À la Réserve de la biosphère de Charlevoix, on veut se retrousser les manches.

«Les prochains dirigeants seront élus d’ici Noël. On annoncera à ce moment là les nouvelles orientations de la réserve, orientations qui vont respecter son statut. Améliorer notre éco-responsabilité, à tous, citoyens, entreprises et organisations du territoire. On ne travaille pas pour l’étiquette, mais pour les valeurs, pour l’amener dans le concret, pour amener le milieu à aller plus loin en matière d’éco-responsabilité», soutient Nicolas Filion, nouvel administrateur de la Réserve. Le statut est un outil et on est là pour l’utiliser », conclut M. Filion.

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