Consternation chez les travailleurs et le Syndicat

5 Décembre 2014
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L’annonce de la fermeture de la machine 4 a pris par surprise le Syndicat des travailleurs du papier de Clermont. « C’est une mauvaise surprise. On ne s’y attendait pas. Les travailleurs sont brisés. La nouvelle est dure à prendre », résume le président, Jérôme Tremblay.

À la tristesse de savoir que des dizaines de travailleurs perdront leurs emplois, M. Tremblay admet sa frustration devant la conjoncture actuelle. « La compagnie devait fermer deux machines à Baie-Comeau, finalement on apprend qu’elle en ferme une seule et que c’est nous autres qui payent. »

Produit Forestier Resolu (PFR) aurait expliqué au syndicat que selon « les prévisions sur 20 ans, le contexte serait meilleur sur la Côte-Nord. C’est dur à encaisser pour nous. Ça travaille fort en-dedans ici. On est à 92 et 94 % d’efficacité et on vient t’annoncer ça… »

Les travailleurs et leur syndicat ont été rencontrés vendredi matin par la compagnie. 222 personnes travaillent à l’usine de Clermont dont 185 syndiqués. Deux machines à papier, soit la 4 et la 5, y sont en opération. La fermeture de la machine 4 touchera entre 50 et 60 travailleurs, estime PFR. « Tous de jeunes familles », résume M. Tremblay. « Il n’y en a plus de vieux dans l’usine. On est tous des jeunes. C’est effrayant de savoir ce qui s’en vient. Ce matin, il y en a qui pleuraient. Certains m’ont dit qu’ils ne voulaient pas de promesse, qu’ils voulaient juste une job. Certains vont quitter la région, et c’est compréhensible », raconte M. Tremblay, déçu que l’usine de Clermont s’ajoute aux mauvaises nouvelles économiques de l’année 2014.

Dans la tourmente, ce dernier avait toutefois des pensées pour l’usine Iroquois Falls en Ontario. « Là-bas, c’est la seule industrie de la ville. C’est encore pire qu’ici. »

La nouvelle est à encaisser pour le syndicat et les travailleurs. Les prochains jours permettront de préciser les détails quant au nombre de personnes touchées.

Où est le gouvernement?

Mais le Syndicat des travailleurs du papier de Clermont en a gros sur le cœur et déplore l’inaction du gouvernement Couillard dans la conjoncture actuelle. « Ce qui va assurer la survie de la machine 5 à Clermont, c’est les maudits copeaux. On sait qu’il y a du bois au Québec. Mais si le gouvernement ne fait rien, aussi bien dire qu’on attend que ça ferme au complet. Mais ce coup-là, ce sera 140 jobs qui vont se perdre d’un coup. » Le syndicat entend d’ailleurs poursuivre ses revendications. « Notre gouvernement dort au gaz avec la forêt. Ils attendent quoi? On nous dit que c’est en négociations. Là, il faut que ça débloque », lance M. Tremblay.

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