La fusion pour la Commission scolaire de Charlevoix?

12 novembre 2014
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Fusionner les commissions scolaires est-elle la principale option du ministère de l’Éducation et du gouvernement libéral? La Commission scolaire de Charlevoix croit de plus en plus à ce scénario, d’autant plus que des représentants du gouvernement lui ont demandé si elle serait ouverte à rejoindre ses consœurs du Saguenay ou de la Côte-Nord.

« On s’est informé si nous avions de l’intérêt pour une fusion avec la Côte-Nord (Commission scolaire de l’Estuaire) ou le Saguenay (Rives-du-Saguenay). Notre réponse a été non », résume le président de la Commission scolaire de Charlevoix, Pierre Girard.

Les représentants du gouvernement semblent être allés à la pêche auprès de Charlevoix, qui avait déjà fait savoir que son territoire n’avait « aucune affinité » avec les organisations scolaires de Québec, dont la Commission scolaire des Premières seigneuries.

Couvrant un territoire de 250 km de long, Charlevoix compte 3000 élèves, un chapelet de petites écoles de villages et trois écoles secondaires, dont celle de l’Isle-aux-Coudres qui regroupe 50 étudiants. Un portrait qui en fait une exception, maintient le président Pierre Girard, qui répète que sa commission scolaire « n’a aucune affinité avec les régions limitrophes », qu’il s’agisse du Saguenay, « avec ses 300 000 citoyens alors que nous sommes 30 000 de population », où la Côte-Nord et son « grand territoire ».

À la Commission scolaire des Rives-du-Saguenay, le président Antonin Simard affirme ne pas avoir eu à se prononcer auprès du gouvernement sur les intérêts de son organisation envers Charlevoix. « Les discussions que nous avons à l’interne sont plutôt d’aller vers Jonquière », précise-t-il, ajoutant qu’il ne s’est « pas fait poser de question » et que sa commission scolaire est « ouverte aux fusions et collaborera avec le ministère selon ce qui sera décidé ». M. Simard admet toutefois que les différences démographies et la distance entre le Saguenay et Charlevoix en font des voisines très différentes. « Au ministère de trancher », conclu-t-il.

À l’est, la Commission scolaire de l’Estuaire présente un portrait différent, qui rappelle celui de Charlevoix : 4450 élèves, 20 écoles primaires, quatre polyvalentes et 300 km de territoire. Nous attendons un retour d’appel de la présidente Ginette Côté.

Quoi qu’il en soit, Pierre Girard affirme qu’il « ferme les portes » à la fusion pour Charlevoix, qui a déjà « fait ses efforts » dans les années 1990. « On se prépare à toutes les éventualités et on se positionne le mieux qu’on peut. Nous continuons nos démarches pour faire valoir au mérite notre organisation. Notre message est que dans Charlevoix, on mérite d’avoir une organisation scolaire. »

L’incertitude qui s’agrippe au réseau scolaire depuis quelques années aiguise la patience du président. « Pourquoi ils (le ministère et le gouvernement) ne bougent pas? S’il y a quelque chose de mieux que l’organisation actuelle, qu’ils procèdent », lance M. Girard conscient que le faible taux de participation aux récentes élections scolaires impose une refonte.

Fraîchement installé, le nouveau conseil des commissaires a pour sa part donné le mandat à la firme Raymond Chabot Grant Thornton pour la réalisation d’un plan de redressement. La Commission scolaire de Charlevoix répond ainsi à une proposition du ministère de l’Éducation. Elle se donne quatre mois pour ouvrir ses livres à Raymond-Chabot et les mois suivants pou présenter son plan de redressement au ministère de l’Éducation qui l’attend pour mai prochain. Rappelons que la Commission scolaire de Charlevoix a déposé un budget déficitaire de 710 000 $ pour 2014-2015. L’exercice de redressement mener avec la firme Raymond-Chabot coûtera environ 60 000 $ et doit être remboursé en partie ou en totalité par le ministère de l’Éducation.

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