Jamais sans #mon CLD: le milieu fait front commun pour le CLD de la MRC de Charlevoix

Par Emelie Bernier 3 novembre 2014 Initiative de journalisme local
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De quoi sera fait l’avenir des centres locaux de développement? Les rumeurs, persistantes, prennent forme et inquiètent non seulement l’équipe du CLD de la MRC de Charlevoix, mais aussi ceux qui bénéficient de son expertise depuis 16 ans.

 

Une conférence de presse visant à « faire connaître au gouvernement et aux gens dans les grands centres l’activité qu’il y a dans les CLD, comment le CLD crée de l’enrichissement dans les communautés et à quel point les intervenants ont un contact direct avec les entrepreneurs» s’est tenu lundi. De nombreux entrepreneurs et représentants d’organisations ayant bénéficié au fil des ans des services du CLD de la MRC de Charlevoix ont tenu à  prendre la défense de l’institution mise en péril par le nouveau pacte fiscal mis de l’avant par le gouvernement Couillard.

 

 

De nombreuses personnes et représentants d’organisations ayant bénéficié du support des CLD locaux sont venus témoigner, dont Gervais Desbiens de la radio CIHO, radio qui a reçu le support des deux CLD du territoire pour plusieurs de ses projets d’amélioration continue. Sandra Fortin du CPE LA GOélette enchantée, Bruno Labbé de la Laiterie Charlevoix et de Camping le Genévrier, Fanny Bouchard du Spa le Marion et de la Grande Maison, Benoît Provencher d’Héli Charlevoix et plusieurs autres ont fait de même.

 

Selon les derniers chiffres dévoilés, l’objectif global de coupures dans les budgets des municipalités atteint 300 millions$.  Les budgets dévolus aux organismes de développement économique seront amputés de 55%, passant de 72 millions $ à 40 millions$. Pour Charlevoix, le manque à gagner serait ainsi de 300 000$. Qui plus est, les compétences actuellement dévolues aux centres locaux de développement seraient transférées aux municipalités et aux MRC.

  

«Un CLD est une des forces de la région! On n’aurait pas de misère, à la MRC,  à reprendre le CLD, mais avec le même budget et le même personnel qui est, à mon avis, exceptionnel.  Je sais qu’ils ont à cœur tout ce qui se passe en développement. Ça n’a pas de prix! », commente la préfète. Selon elle, ces décisions « d’en haut » semblent le fruit d’une méconnaissance des régions. «C’est le coffre à outils dont on a besoin! Les municipalités n’auraient pas les moyens de se payer les services d’experts comme ceux qui sont là au CLD, c’est le cœur de notre développement », conclut avec émotion celle qui a siégé depuis les débuts sur le c.a. du CLD, dont 6 ans à titre de présidente.  

André Simard, directeur général du CLD, n’est pas particulièrement attaché au terme CLD, mais il espère que les ministres concernés saisiront l’importance de maintenir les services, surtout pour les régions rurales ou leur abolition signifierait littéralement« l’appauvrissement des plus pauvres», selon ses mots.

 

 

Claudette Simard, préfete de la MRC de Charlevoix et ex présidente du CLD, Pierre Tremblay, actuel président et André Simard, directeur du CLD, avaient la mine basse.

 

« La structure, qu’elle soit à la MRC ou ailleurs, ça n’a pas d’importance. Ce n’est pas ça, le débat. Ce qu’on veut, c’est que les sous dont on se servait pour faire le développement local soient maintenus, qu’il n’y ait pas de coupures. La perte économique risque de se traduire par des pertes d’expertise », constate André Simard, touché par les témoignages des entrepreneurs. « La politique est faite pour les grandes villes qui peuvent peut-être se passer des CLD, mais pas ici», constate-t-il.

 

Le président du CLD et maire des Éboulements, Pierre Tremblay, a rappelé les faits saillants de l’organisation. « En 16 ans, le CLD a accordé 7 737 465$ pour des investissements générés de  82, 5 millions. 384 interventions ont permis de créer ou de maintenir 3080 emplois. Les gens ne se tournent pas les pouces! », a résumé le président, déplorant d’un même souffle l’absence de consultation sur le terrain. « C’est comme s’ils possédaient la vérité, ils n’ont pas pris le temps d’évaluer les impacts, la perte d’expertise humaine », s’indigne-t-il, devant l’attitude du gouvernement.

 

«Sans l’expertise humaine développée au CLD, on va avoir de la misère à faire le développement local et économique de notre territoire », déplore André Simard, qui refuse de lancer la serviette. « On a eu des dizaines et des dizaines d’envois d’encouragement, de remerciements. Le milieu nous soutient.  Si on voulait un sondage de satisfaction, on l’a eu », conclut André Simard.

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