Le jour d’après
Ce matin, Jonathan Tremblay a rejoint des collègues près du cénotaphe où le jeune réserviste Nathan Frank Cirillo a trouvé la mort hier. L’émotion était au rendez-vous. Au lendemain de l’attentat perpétré par Michael Zehaf-Bibeau qui a coûté la vie à M. Cirillo et fait craindre le pire aux élus canadiens, la vie reprend son cours sur la colline parlementaire.
« Ça va bien, aujourd’hui. On vit quelques événements avant que le Parlement ouvre. On prend le temps de prendre des nouvelles, de se serrer la main, de se demander comment ça va », explique Jonathan Tremblay, encore secoué par la journée d’hier.
« J’étais dans notre salle de caucus quand on entendu les coups de feu. C’était à quelques mètres de nous dans le couloir, mais on pensait que c’était des marteaux pneumatiques. Quand les agents de sécurité sont rentrés rapidement dans la salle, on a compris que quelque chose se passait », se remémorre-t-il. Les doutes ont subsisté longtemps sur le nombre de tireurs présents. « Le tireur est allé d’abord au cénotaphe et s’est dirigé directement vers le Parlement, en volant un véhicule pour se rendre jusqu’à l’entrée. Comme il est entré dans le Parlement rapidement après les premiers coups de feu au monument, les agents se demandaient s’il n’y a avait pas deux ou 3 tireurs. Ils ont tout ratissé, c’est pour ça qu’on a été longtemps en confinement. Pendant la journée, on entendait beaucoup de rumeur…La journée a été longue», poursuit le député néo-démocrate. Ils ont pu regagner leur lieux de résidence en fin de soirée seulement.
Après une bonne nuit de sommeil, il souhaite surtout que la peur ne s’empare pas des Canadiens. «Il faut être prudent avec nos réactions. Il va falloir faire une rétrospective, mais ne pas tomber dans le piège de diminuer les droits civils », dit-il. « Si on regarde ce qui s’était passé à l’Assemblée nationale en 1984, ils ont resserré la sécurité, mais ils ont quand même gardé un accès pour les gens. Il ne faudrait pas fermer le Parlement aux Canadiens », croit-il, espérant attendre les conclusions de l’enquête avant d’aller plus loin dans ses réflexions. « Je ne crois pas que c’était une attaque organisée. Peut-on parler d’attaque terroriste? Difficile à dire », ajoute-t-il tout de même.
Il espère que le peuple canadien ne tombera pas dans le piège de l’extrémisme. « Il faut rester ouvert : l’extrémisme alimente l’extrémisme dans les deux sens. Il faut essayer de se comprendre, ne faut pas s’empêcher de vivre. Impliquons nous dans nos communauté pour bien vivre ensemble », lance M. Tremblay.
Il ne croit pas qu’il faut blâmer les Conservateurs et leur décision d’intervenir dans la guerre contre l’État Islamique. « Même si on n’était pas d’accord avec la nature de l’intervention que le gouvernement a décidé de faire en Irak, on proposait aussi une action. C’était de l’aide matérielle, de l’aide humanitaire, mais ça peut être perçu quand même comme une intervention par les extrémistes. Pour l’instant , on ne sait même pas si c’est lié », conclut-il, invitant à la prudence.
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