Produits Forestiers Résolu: la machine 4 fermée trois semaines

Par Emelie Bernier 22 juillet 2014 Initiative de journalisme local
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Entre 20 et 25 travailleurs de l’usine de Produit Forestier Résolu à Clermont seront en congé forcé pour une durée de trois semaines, à partir de la mi-août. Cette fois, ce n’est pas le marché du papier qui est à pointer du doigt, c’est l’approvisionnement en copeaux.

 

« Depuis plusieurs mois, on vit une situation problématique par rapport à l’approvisionnement de copeaux de nos fournisseurs externes; une baisse de 40 000 tonnes. Jusqu’ici, on a réussi tant bien que mal à faire de la réorganisation et à minimiser les impacts, mais malheureusement la problématique perdure et on doit cesser une machine à Baie-Comeau et une autre à Clermont », explique Karl Blackburn, directeur principal des relations publiques et affaires gouvernementales du Canada. Une quarantaine d’emplois sont touchés à Baie-Comeau.

 

Selon M. Blackburn, plusieurs facteurs expliquent cette pénurie récurrente. « C’est une chaîne! On a des ententes avec nos fournisseurs pour une certaines quantité de tonnes, mais ils sont incapables de fournir. Est-ce que c’est parce que la tarte est divisée avec un nouveau joueur important, Ferro Atlantico? On ne le sait pas, mais des discussions sont en cours pour trouver des solutions durables et globales », explique-t-il. Si les impacts économiques sur le chiffre d’affaires de la compagnie sont importants, M. Blackburn insiste sur les impacts de cette fermeture pour les employés. « Ce n’est jamais facile. On veut assurer nos employés qu’on travaille pour que ça se ne se reproduise pas. Régler ponctuellement, ce n’est pas si intéressant. On vise le long terme et une prévisibilité dans le temps », insiste M. Blackburn.

 

Jean Pierre Gagnon, maire de Clermont, est très déçu de cette nouvelle fermeture, mais surtout de sa cause. « On peut comprendre certaines fermetures à cause des difficulté des marchés, mais là,  la raison est plate. Il s’en est fermé beaucoup d’usines, il semble qu’il doit y avoir un moyen de trouver une solution.  Ça crée de l’incertitude pour l’avenir de l’usine, les travailleurs », dit le maire Gagnon.

 

« L’ensemble de l’industrie forestière récolte 0,2 % de la ressource annuellement, alors que les feux et les maladies, c’est 1,2 et 2% par année! C’est aussi au Québec que le prix de la fibre est le plus élevé rendu à l’usine. Il y a trois piliers du développement durable : l’environnement, l’impact social et l’économie. S’il y a un équilibre, on parle vraiment de développement durable. On doit s’assurer d’avoir un approvisionnement à long terme, à des prix acceptables afin de faire rouler nos usines et de maintenir les emplois », ajoute Karl Blackburn. Des recours légaux pourraient être envisagés. « On est en train d’évaluer toutes les alternatives mises à notre disposition pour faire valoir nos droits et surtout pour être en mesure de continuer d’opérer. Nos premières pensées vont à nos travailleurs », conclut M. Blackburn. Le syndicat des travailleurs du bois, par l’entremise de son président Jérôme Tremblay, a préféré s’abstenir de commenter, une rencontre étant prévue avec les dirigeants de l’usine ce jeudi.

 

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