Alain Gagnon écope de 61 mois

Par Emelie Bernier 7 juillet 2014
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La gravité des actes posés par Alain Gagnon a incité le juge Jean Pierre Dumais à le condamner à un total de 65 mois de détention,  desquels sont soustraits 3 mois et 3 semaines en raison de la détention provisoire. L’accusé restera derrière les barreaux durant 61 mois et une semaine. Cette sentence correspond à ce que le procureur de la couronne avait suggéré. La défense, pour sa part, avait recommandé une sentence de 23 mois.

 

La gravité des actes commis envers des personnes vulnérables, les impacts des gestes commis sur ces derniers et le fait que l’accusé n’ait rien tenté pour contrer sa déviance a poussé le juge à rendre ce verdict. « La suggestion de la poursuite est raisonnable et dans le droit fil de la jurisprudence », a commenté le juge Dumais qui considère que la suggestion de la défense « n’apparaît pas conséquente en regard de la gravité du crime ».

 

L’accusé a été reconnu coupable en avril dernier des 4 chefs d’accusation porté contre lui. Pour 3 d’entre eux, la sentence est de 15 mois. Pour le second, concernant des agressions sur une personne mineure, la durée de la détention est de 20 mois, ce qui porte le total à 65 mois. L’accusé est détenu depuis le 25 avril.

Plusieurs ordonnances accompagnent la sentence, notamment l’interdiction pour une durée de 10 ans de se trouver dans un parc publique, autour d’une école, d’occuper un emploi ou de faire du bénévolat auprès de personnes mineures. Le délinquant sexuel devra aussi s’abstenir de communiquer avec ses victimes directement ou par personnes interposées tout au long de sa détention. Il devra soumettre un échantillon d’ADN et sera inscrit à perpétuité au registre des délinquants sexuels.

Il ne pourra pas utiliser un ordinateur pour communiquer avec une personne âgée de moins de 16 ans.

 

Pour le procureur Sébastien Émond, cette peine est satisfaisante. « C’est surtout une victoire pour les victimes, qui ont vécu des choses assez épouvantables », explique-t-il. Il  estime aussi la peine « sévère ». « Elle est à l’image des décisions qu’on a déposées au juge. Dans ce genre de crimes, les juges rendent des sentences qui sont dissuasives et dénonciatrices, c’est ce que le juge a fait », salue le procureur.

Certains facteurs aggravants ont été considérés lors des délibérations. «Les victimes étaient assez jeunes et ce monsieur était vu comme un leader, il avait de l’influence. Il y a un message à tous les gens qui voudraient faire quelque chose du genre », estime Sébastien Émond.

 

Les gestes reprochés à l’accusé se sont échelonnés sur plusieurs années, jusqu’en 1995. Il était représenté par Me Geneviève Bertrand, absente lors de l’annonce de la sentence.  

Le magistrat Jean Pierre Dumais avait prononcé son jugement le 25 avril, se basant sur une preuve qualifiée alors de  «fortement crédible, de qualité, directe, circonstancielle et corroborative.» Alain Gagnon était détenu depuis ce verdict. L’accusé pourrait poser sa cause en appel une seconde fois. Il l’avait fait une première fois suite à son premier procès en 2008. 

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