Quand les oiseaux imposent le détour

6 mai 2014
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Les battures et les côtes de Baie-Sainte-Catherine font partie de l’une des 96 zones québécoises importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO) dans le monde. En toute saison, et même en hiver, des oiseaux migrateurs s’y posent et en font un site de conservation et d’observation exceptionnel.

Si la chose est bien connu des ornithologues, le public en général ignore les caractéristiques et la nature exceptionnelles de la ZICO de la Batture-aux-Allouettes-et-Embouchure du Fjord à Baie-Sainte-Catherine, d’où l’intérêt pour Nature Québec d’y installer l’un de ses panneaux d’interprétation.

L’organisme, qui compte 5000 membres et sympathisant et 130 organismes affiliés, se dévoue au maintien de la diversité des espèces et des écosystèmes et est membre de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Pour cette série de panneaux, l’aide de la Fondation Hydro-Québec a été nécessaire et les 17 000 $ versés pour ce site et celui de la ZICO du Marais-de-Saint-Fulgence permettent d’y sensibiliser les visiteurs.

« Ces panneaux permettent la mise en valeur du caractère exceptionnel du site », précise la chargée de projet pour le programme ZICO chez Nature Québec, Marilyne Labrecque. Sur le panneau installé à la halte de Baie-Sainte-Catherine, les visiteurs prennent connaissance des principaux renseignements permettant d’apprécié la vue ornithologique.

 

Le panneau installé à la halte de Baie-Sainte-Catherine.

 

 « C’est le site le plus important de la région pour les oiseaux migrateurs qui utilisent les battures. Certains oiseaux du nord viennent aussi hiverner ici parce que les battures sont libres de glaces en hiver », précise Pascal Côté de l’observatoire des oiseaux de Tadoussac. « Le fait que ce soit une ZICO n’est pas un hasard. La population des oiseaux de rivage est en déclin. Sur 51 espèces, 22 vivent un déclin marqué. Leur déclin est dû aux pertes d’habitats. Le site ici est encore en très bon état. On peu y voir à certains moments des groupes de 2000 à 4000 bécasseaux. »

L’an dernier, trois oiseaux d’Amérique du nord très rares au Québec ont fait courir les ornithologues à Baie-Sainte-Catherine lorsqu’un observateur à identifié un Tiran gris, un oiseau floridien, ainsi qu’une sturnelle de l’ouest et une buse de Swainson. Sinon, les observateurs à jumelle seront rapidement conquis par les groupes de Harelde Kakawi ou encore de bécasseaux violets. Et pourquoi pas aussi des canard garrot d’islande « dont la population est presque maintenant exclusive au labrador et au Québec »? En fait, 150 espèces d’oiseau trouvent refuge à Baie-Sainte-Catherine à un moment ou un autre de l’année.

Enfin, qui dit ZICO dit également effort de conservation. « Les petits gestes font la différence. Les gens peuvent utiliser des produits domestiques sans phosphate pour aider à la qualité de l’eau », énumère notamment Mme Labrecque. Et évidemment visiter les sites comme celui de Baie-Sainte-Catherine avec le souci de ne pas déranger ses occupants. Quant au ZICO, sachez qu’on en compte 10000 identifiées dans 178 pays dont 597 au Canada. Pour en savoir plus sur ces zones, leur richesse à plume ou encore sur les efforts de conservation au quotidien et le comportement à adopté en milieu naturel, visitez naturequebec.org.

 

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