Coupable d’agressions sexuelles

25 avril 2014
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Alain Gagnon, 47 ans, a vu son procès en appel pour agressions sexuelles se conclure sur un nouveau verdict de culpabilité. Le juge Jean-Pierre Dumais a déclaré l’homme des Éboulements coupable sur les quatre chefs d’accusation d’agression sexuelle qui pesaient contre lui et a ordonné sa détention en attendant que sa sentence soit prononcée.

L’accusé est représenté par Me Geneviève Bertrand alors que Me Sébastien Émond représente le ministère public dans cette cause qui s’est déroulée à huit clos. Les gestes reprochés à M. Gagnon ont eu lieu sur deux victimes, entre 1984 et 1995.

Dans son jugement rendu le 25 avril, le juge Jean-Pierre Dumais de la Cour du Québec conclu dans la culpabilité de M. Gagnon aux quatre chefs d’agression sexuelle. « Le tribunal n’a aucun doute sur la preuve » des victimes, a souligné le magistrat. Une « preuve fortement crédible » et « de qualité » ainsi que « directe, circonstancielle et corroborative ».

Le juge explique également que « la dénégation générale de l’accusé » dans son témoignage « n’est pas assez forte pour semer le doute dans l’esprit du tribunal » sur sa culpabilité. La version de l’accusé a été « fortement contredite » par les victimes et les témoins de la couronne, rappelle le juge Dumais.

M. Gagnon devra revenir devant la cour pour connaître sa sentence le 23 juin. Le juge a toutefois ordonné sa détention immédiate, ce que demandait Me Émond, avocat de la couronne.

L’avocat du ministère public, Me Sébastien Émond, est satisfait du verdict : « C’est très satisfaisant, surtout pour les victimes. Les enquêteurs avaient fait un excellent travail également. C’est le fruit de tout ce travail que nous avons récolté ce matin. » Pour les représentations sur sentence à venir en juin, Me Émond entend étudier la jurisprudence avant de faire ses demandes. Il constate toutefois que « c’est un cas très lourd et très grave ».

 

 

L’enquêteur Réjean Poulin et le procureur de la couronne Sébastien Émond.

 

 

L’avocate de la défense, Me Bertrand, s’abstient de commenter le verdict. Son client pourrait prendre la décision de porter sa cause en appel. « C’est une possibilité. La porte est toujours ouverte, mais il est encore tôt », précise-t-elle.

 

Me Geneviève Bertrand, avocate de la défense.

 

Rappelons que M. Gagnon avait été reconnu coupable une première fois pour agression sexuelle le 20 mai 2009 par le juge Michel Babin. Sa sentence était alors de quatre ans d’emprisonnement. Il en avait purgé quatre mois en détention. La défense avait porté la cause en appel et le nouveau procès avait été ordonné en septembre 2011.

Intimidation

L’avocate de la défense, Me Geneviève Bertrand, aurait été victime d’intimidation à son arrivée au Palais de justice de La Malbaie, ce matin. Admettant que c’est la première fois que ce genre d’événement lui arrive, Me Bertrand explique que c’est « un témoin présent dans la cause » d’aujourd’hui qui l’aurait intimidé.  « Je crois que c’est inconcevable et je ne crois pas qu’on doit laisser passer ce genre de comportement », a-t-elle ajouté, expliquant qu’elle portait plainte à la Sûreté du Québec. Un véhicule de la SQ devait également escorter celui de l’avocate pour son retour à Québec.

L’incident a servi d’argument au juge Dumais dans son ordonnance d’emprisonnement de l’accusé. Le juge Dumais a précisé qu’il « en va de la protection du public et de l’accusé, avec l’incident de ce matin. Le tribunal a des craintes réelles pour la sécurité de tierces personnes et de l’accusé. J’ordonne sa détention. »

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