L’histoire en cendres

10 avril 2014
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Le boulevard des Falaises à La Malbaie et ses maisons centenaires sont des livres d’histoire riches et étonnants. L’incendie qui a complètement ravagé la résidence de Maryse Côté et de Charles Anger le 1er avril en est un douloureux rappel.

« C’était notre projet de retraite. Nous avions acheté la maison en janvier 2013. On s’en venait s’installer ici cet été », résume Mme Côté, désolée devant les restes de sa maison centenaire construite au tournant des années 1900. « Notre plan était de ne rien faire pour la modifier. Il y avait plusieurs éléments d’origine à l’intérieur; les portes, des meubles, les murs de planche, une tonne de livres datant de 1824 à 1920, des nappes en lin des années 1920… Nous aimions cette maison parce qu’elle était authentique. »

 

 

Il y a une semaine, le 1er avril, un violent incendie a complètement détruit cette maison ancestrale du 190, boulevard des Falaises. À leur arrivée, les pompiers n’ont pus que se mettre en mode défense devant la violence du brasier. Les causes de l’incendie sont accidentelles, mais restent inconnues. Le couple Côté Angers est inconsolable.  « Il n’y a pas eu de mort ni de blessé, c’est ce qui est important. Mais cette maison nous faisait vibrer », confie la propriétaire.

La famille Camac

Lorsqu’ils ont pris possession de cette résidence, Mme Côté et son mari ont découvert avec intérêt et sensibilité sa valeur patrimoniale. Trois étages, 18 pièces, quatre foyers, six salles de bain et tout un intérieur datant d’hier. « C’était de toute beauté. C’était une ancienne maison d’américains. Dans le bureau, il y avait une grande carte avec le nom des bateaux qui étaient passés sur le fleuve. Il y avait une voûte secrète dans la cave, qu’un monsieur qui connaissait bien la maison nous a fait découvrir. Il y avait des sonnettes dans toutes les pièces et un panneau dans la cuisine qui indiquait aux serviteurs d’où ça sonnait. C’était d’une autre époque », raconte Mme Côté.

 

L’incendie a été violent et a tout détruit.

 

Au fil de ses séjours, Mme Côté a découvert huit boîtes de souvenirs de famille. « Personne ne les avait ouvertes depuis 1972 », dit-elle. Inspirée par les lieux et désireuses de remettre ces petits trésors à qui de droit, elle a entrepris des recherches sur les anciens occupants. « J’écrivais l’histoire de la maison », résume-t-elle. Elle découvre que cette maison était celle de la famille de Charles Camac. De fil en aiguille et de ses correspondances, elle a retracé deux descendants américains qui ont été ravi de recevoir « leur boîte de souvenirs ».

Si « ce ne sera jamais plus pareil » au 190, des Falaises, Mme Côté a l’intention de poursuivre sa mission et de continuer de « faire des pieds et des mains pour remettre ces souvenirs là aux bonnes personnes ». Il reste d’ailleurs une dernière boîte de souvenirs qui a été sauvée des flammes par hasard, par le travail de la chercheuse. « Je continue quand même mes recherches. J’en suis à entrer en contact avec des descendants en Australie. Il y a quelqu’un dans le monde à qui ça appartient et je vais leur remettre », conclue Mme Côté qui alimente une page Facebook sur l’histoire de cette maison. www.facebook.com/maryse.cote.1481

Maryse Côté et son mari, Charles Anger.

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