Événement « Voir autrement pour viser l’équité »: haro sur la pauvreté

Par Emelie Bernier 14 mars 2014
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En place dans la MRC de Charlevoix-Est depuis 2007, l’Approche territoriale intégrée (ATI) se déploie désormais sur tout le territoire charlevoisien. Comme première activité commune, les deux ATI ont convié leurs nombreux partenaires à une rencontre sur le thème « Voir autrement pour viser l’équité ». Le constat n’est pas rose : les inégalités sociales se creusent et leurs impacts sur la santé se font de plus en plus sentir.


C’est du moins ce qu’on laissé entendre les deux intervenantes invitées à la rencontre du 13 mars dernier, Céline Morrow, cheffe d’équipe en Pauvreté et Développement social des communautés à la Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale, et Shelley-Rose Hyppolite, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive au même endroit.  « Les inégalités sociales rendent malades et tuent », n’hésite pas à clamer Mme Hyppolite. « On en est assez conscient à l’échelle mondiale et avec les communautés autochtones. Ici, la région est considérée comme riche et favorisée, mais les résidents de la Capitale-Nationale ne sont pas égaux devant la mort » avance-t-elle, statistiques à l’appui. 1 personne sur 8 est en situation de pauvreté dans la région de la Capitale-Nationale où 36 000 personnes sont rejointes par le réseau d’aide alimentaire annuellement.


Si les chiffres ne sont pas connus précisément pour Charlevoix, l’indice de défavorisation qui caractérise certains secteurs laisse peu de place à l’interprétation.


Ce constat doit servir de moteur, croit Emilie Dufour. « On tente d’avancer vers une convergence, pour être de plus en plus efficace dans nos interventions. Ce qui me frappe beaucoup, c’est le sentiment de  honte de vivre des situations de pauvreté et d’exclusion. Il y a un enjeu culturel, les gens se sentent jugés et c’est difficile d’aller chercher de l’aide. Comme collectivité charlevoisienne, on a une solidarité à développer », croit-elle.


La première étape est de réaliser un portrait diagnostic à partir de différentes études et enquêtes. «Un portrait est quelque chose de dynamique.  Des éléments des études présentées aujourd’hui (jeudi 13 mars) vont être intégrés et on va aller chercher la voix des jeunes avec une démarche de recherche-action participative », explique Emilie Dufour, coordonatrice pour l’ATI de la MRC de Charlevoix. Elle est enchantée de la réponse du milieu qui a répondu présent à l’invitation. «Je pense que ce genre d’assemblée est très porteuse au niveau de la mobilisation et de l’apport des différents regards. Ce qu’on vit , c’est une occasion de se mettre au diapason, c’est un tremplin collectif vers une plus grande mobilisation régionale », conclut-elle.

 

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