Vote positif au Massif: « C’est pour la région, pas pour (Daniel) Gauthier »

21 février 2014
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La région peut pousser son soupir de soulagement. Les syndiqués du Massif ont accepté dans une proportion de 74 % ce soir l’offre de la médiatrice, évitant le lock-out  brandit par l’employeur.

Il y aura donc du ski à la montagne de Petite-Rivière-Saint-François lundi et pour le reste de la saison 2014. Vendredi soir, 127 syndiqués ont fait fi de la tempête de neige et ont voté dans une proportion de 74 % pour la proposition de la médiatrice. Du coup, l’ultimatum de la direction du Massif, qui menaçait de fermer la station lundi, est levé.

La quotte de popularité du promoteur et fondateur du Groupe Le Massif, Daniel Gauthier, n’est toutefois pas à l’image du vote. « C’est pas pour (Daniel) Gauthier qu’on la fait. Nous avons souvent parlé du mépris que nous ressentions et du manque de respect. Il y avait des problèmes à la station qui seront encore là demain », réagit le président du Syndicat des salariés du Massif de Petite-Rivière-Saint-François, Sylvain Guay, en paix avec l’issue choisie. Un discours qui rejoint celui de syndiqués rencontrés : « Plusieurs parmi les travailleurs ont des entreprises. Il fallait éviter que ça ferme », constate la patrouilleur Maude Magny. Pour sa part, Philippe Brunelle ne pouvait manquer le vote de ce soir : « Nous avons besoin de travailler. Nous étions au pied du mur. » D’autres syndiqués soulignaient quant à eux avoir ‘voté pour la région, pas pour Gauthier (Daniel)’.

Le vote de vendredi met fin à une saga difficile pour le syndicat. Une vingtaine de rencontres de négociations ont eu lieu entre les parties et les avancés se sont fait « à pas de tortue » jusqu’à l’arrivée de la médiatrice, selon le syndicat. « Nous ne sommes pas surpris du vote. Nous avons refait nos devoirs et mobiliser nos membres. On va être capable de vivre avec cette convention collective là et nous allons travailler pour la faire respecter, ce qui n’est pas toujours évident ici. Le gros défi maintenant est à l’employeur. C’est à lui de mobiliser ses troupes et de redonner confiance aux employés », ajoute M. Guay.

Les syndiqués sont « sereins, ont gardé leur fierté et leur amour de la montagne », constate pour sa part Ann Gingras, présidente du conseil centrale de la CSN pour Québec-Chaudière-Appalaches. « Ils ont voté en pensant aux clients, à leur famille et à la montagne. Ils ont voté pour Charlevoix. » Ils repartent donc avec un nouveau contrat de travail de six ans et 11,5 % d’augmentation salariale, ainsi que certains gains du côté des congés, de billets à prix réduits pour la famille et les amis ainsi que pour les fournitures de travail.

Le Massif a salué la décision des syndiqués par voix de communiqué. « Nous avons toujours mentionné que l’adhésion de nos employés était essentielle pour faire de ce projet majeur un succès et un élément de fierté. (…) Maintenant que les négociations sont terminées, nous allons déployer tous les efforts nécessaires afin que notre climat de travail soit des plus sereins, agréable à la fois pour nos employés et pour notre clientèle », a fait savoir le président fondateur, Daniel Gauthier.

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