(EB) « La maison d’hébergement est un milieu de vie. Quand la femme arrive ici, elle est souvent diminuée. Son estime est au point mort. C’est la façon qu’a l’agresseur de la contrôler. On travaille beaucoup l’éducation. On outille les femmes pour que, le jour où elles vont partir, elles puissent s’adapter dans l’extérieur », résument Naomie Beauchamp-Tremblay et Diane Néron, intervenantes et responsables respectivement des maisons d’hébergement de Baie-Saint-Paul et de La Malbaie.
La rééducation touche à tous les aspects de la vie quotidienne. « Des choses qui peuvent sembler aussi banales que faire l’épicerie, téléphoner pour prendre un rendez-vous, les victimes de violence s’en sentent souvent incapables parce qu’elles ont été privées de leur pouvoir. On va travailler pour apprendre à faire un budget, même à cuisiner! », image Mme Néron. Ces apprentissages fondamentaux se vivent concrètement sous le toit de la maison d’hébergement où les tâches sont partagées entre l’équipe et les résidentes.
Vient le jour où la femme doit reprendre les rênes de sa vie. « Ici, c’est très structuré. Quand la femme sort, elle est seule. Elle peut frapper un mur. Le départ est souvent progressif. La femme va aller préparer son milieu de vie, peindre son appartement, s’organiser durant la journée et revenir manger et dormir ici. Après le départ, on fait un suivi à l’externe. On s’adapte à chacune des femmes », précise pour sa part Mme Néron. Les défis qui attendent les femmes sont nombreux. Le manque d’argent est souvent un facteur aggravant et les intervenantes de La Montée mettent tout en œuvre pour que les femmes aient accès à un loyer modique et aux ressources disponibles comme l’aide alimentaire. « Remplir un formulaire est souvent une épreuve pour elles. On les accompagne, bien après qu’elles soient parties. On sait qu’il peut y avoir encore du harcèlement de la part du conjoint. On ne les laisse pas à elles-mêmes et elles savent qu’elles peuvent toujours revenir chercher de l’aide», conclut Mme Beauchamp-Tremblay.
Des chiffres qui parlent…
(EB)Les plus récentes statistiques du ministère de la Sécurité publique du Québec en matière de violence conjugale datent de 2012, année au cours de laquelle 19 731 personnes de 12 ans et plus ont été victimes de crimes contre la personne commis dans un contexte conjugal, soit 337 de plus qu’en 2011. Les victimes de ce type représentent 24% de l’ensemble des cas de violence au Québec et 6 % de la totalité des infractions criminelles enregistrées par les corps policiers. (Source : Statistiques 2012 sur la criminalité commise dans un contexte conjugal au Québec, Sécurité publique Québec). Ces statistiques ne brossent cependant qu’une partie du tableau puisqu’elles ne comptabilisent que les dossiers judiciarisés. Plus près de nous, voici certaines statistiques recueillies auprès de La Maison La Montée.
TABLEAU STATISTIQUES
Maison La Montée
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Hébergement/taux d’occupation
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Admission
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Services sans hébergement (externe)
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FEMMES
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ENFANTS
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FEMMES
|
ENFANTS
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2010-2011
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85% (Malbaie seulement)
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73
|
29
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876
|
32
|
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2011-2012
|
106% (Malbaie seulement)
|
75
|
58
|
1186
|
108
|
||
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2012-2013
|
103% (Malbaie
|
101% (BSP)
|
131
|
92
|
2945
|
190
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Refus d’admission par manque de place
2011-2012 : 6
2012-2013 : 2
Nombre d’hébergement et récidive
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2011-2012
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2012-2013
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1ère fois
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22
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41
|
|
2e fois
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13
|
33
|
|
3e fois
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40
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57
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Total des jours d’hébergement femmes et enfants en 2012-2013
La Malbaie : 3383
Baie-Saint-Paul : 1844
Grand total des jours d’hébergement : 2614
Moyenne de séjour des familles : 23 jours
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