Dossier Violence conjugale: Les femmes et les enfants d’abord

Par Emelie Bernier 30 janvier 2014 Initiative de journalisme local
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La violence conjugale n’implique pas que les conjoints entre lesquels cette dynamique est installée. Bien malgré eux, les enfants qui gravitent autour du noyau malsain en subissent les contrecoups. Et c’est souvent lorsque le conjoint violent en arrive à s’en prendre aux enfants que les femmes vont décider d’agir.

Par Émélie Bernier

Si certaines maisons d’accueil pour femmes victimes de violence conjugale n’hébergent pas les enfants, La Maison La Montée les accueille à bras ouverts et aide femmes et enfants à recoller les pots cassés.

Parfois, c’est la Direction de la protection de la jeunesse qui impose aux mères de venir chercher de l’aide. «Les femmes qui arrivent ici ont le piton ‘mauvaise mère’ facile », ne peut que constater Naomie Beauchamp-Tremblay, intervenante. « Le père va jouer là-dessus, menacer : ‘ t’es pas capable d’élever tes enfants, on va te les enlever…’ »  Quand les femmes arrivent ici, un de nos mandats est de leur faire comprendre que le climat de violence  a des conséquences sur les enfants, qu’il y a des choses qui peuvent être faites. C’est un levier pour agir », poursuit-t-elle.

L’aliénation parentale, un phénomène qui implique qu’on essaie de détourner l’enfant de l’un ou l’autre des parents par la médisance et la manipulation, est très commune dans les cas de violence conjugale. « Quand il y a garde partagée, les conjoints violents vont essayer de se servir des enfants pour atteindre la mère», explique Deicy Mezquita Ortiz, directrice de La Maison La Montée.

La présence des enfants dans les maisons d’hébergement ajoute à l’aspect « familial » des lieux. «Il y a une salle de jeux pour eux, les chambres dites familiales sont aussi adaptées pour les accueillir. Des ententes sont prises avec les commissions scolaires pour le transport, notamment. Tout est mis en œuvre pour que les enfants puissent continuer de vivre une vie la plus normale possible», poursuit la directrice.

Les enfants sont rencontrés individuellement et invités à nommer les situations déplaisantes vécues en lien avec la relation violente entre les parents.  Beaucoup d’efforts sont mis à déculpabiliser les enfants, qui ont tendance à se sentir responsables. « Souvent, les mamans tombent des nues quand on leur dit tout ce qui a été nommé par leurs enfants. Il y a une part d’aveuglement volontaire.  Il faut travailler à déculpabiliser les mères tout en leur  faisant prendre conscience de la réalité. Souvent, c’est ce qui fait dire aux femmes ‘ j’ai bien fait de sortir de là’ », commente Diane Néron, intervenante.

 

 

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