Collisions mortelles et orignaux : le MTQ sur sa planche à dessin

16 octobre 2013
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L’accident mortel causé par un orignal lundi soir sur la route 138 dans le secteur de Petite-Rivière-Saint-François est un élément de plus pour le ministère des Transports qui étudie la possibilité de bonifier ses infrastructures dans ce secteur.

Depuis 2007, une clôture anticervidé de treize kilomètres (soit six km de chaque côté de la route) limite l’accès de la 138 aux orignaux dans les limites de Saint-Tite-des-Caps et de Petite-Rivière-Saint-François. L’installation avait alors été justifiée par une soixantaine de collisions au cours de la décennie précédente, dont 30 en trois ans. La MRC de Charlevoix avait réclamée cette mesure et revient aujourd’hui à la charge pour convaincre le MTQ de bonifier cette première structure.

L’omniprésence d’orignaux aux abords de la route 138 dans ce secteur est une problématique connue du MTQ « Nous constatons qu’il y a de plus en plus d’orignaux dans ce secteur et que certains arrivent à contourner les clôtures », précise le porte-parole Jacques Nadeau qui précise qu’un «  projet est actuellement en cours d’analyse » à son ministère pour améliorer le bilan routier dans ce secteur. Par contre, le projet nécessite encore du travail avant que des travaux concrets soit fait sur le terrain.

En 2011, avec la clôture en place, le MTQ a répertorié 16 collisions entre des véhicules et des cervidés, toujours dans ce secteur problématique du kilomètre 428.

La MRC veut du concret

Si elle a salué l’installation de la clôture en 2007, la MRC de Charlevoix et son préfet Dominic Tremblay talonne de nouveau le MTQ. « Il faut que ça bouge. Les plans sont prêts au ministère des Transports. Ils doivent prolonger la clôture et construire le tunnel sous la 138 », martèle le préfet Dominic Tremblay. Son conseil des maires a d’ailleurs réitéré officiellement sa demande au MTQ plus tôt ce printemps.

« Ailleurs, ces infrastructures ont fait leur preuve. Le MTQ a étudié leurs impacts. Il faut maintenant terminer la clôture, puisque les orignaux traversent au bout, où elle se termine », ajoute M. Tremblay qui déplore ce nouveau décès. Lui-même affirme avoir évité de justesse un orignal récemment dans le même secteur.

L’exemple de la 175

Au MTQ, on connaît l’impact positif des clôtures anticervidés. L’exemple de la route 175 qui relie Québec au Saguenay-Lac-Saint-Jean est un exemple cité par M. Nadeau. Les 67 kilomètres de clôture installées sur ce tronçon ont permis de réduire du tiers le nombre de collision avec les orignaux dans les dernières années.

« Depuis 1999, la moyenne était de 45 collisions par année avec la grande faune sur cette route », expose M. Nadeau. Des statistiques qui sont passées, avec l’ajout de clôtures, à 30 collisions en 2009, à 41 en 2010, à 22 en 2011 et à 32 en 2012. M. Nadeau  explique d’ailleurs que « plusieurs facteurs influences la présence des orignaux aux abords des routes ».

Selon lui, l’exemple de la route 175 permet toutefois « de constater l’impact positif des clôtures. Avec la fin des travaux, nous pourrons encore mieux les évaluer. »

Si enrayer les collisions avec la grande faune est un objectif du MTQ, M. Nadeau précise qu’il est « difficile de les éliminer complètement. Mais nous voulons que la sécurité soit augmenter le plus possible. » Le MTQ est d’ailleurs doublement touché par l’accident mortel de lundi soir puisque la victime, François Guimond, était à l’emploi du ministère sur la Côte-Nord. L’homme de 38 ans de Québec est entré en collision avec un orignal pour ensuite percuter une voiture qui venait en sens inverse. La passagère du second véhicule a été blessée grièvement.

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