Planification stratégique: du pain sur la planche pour La Malbaie
Si on en croit certains de la trentaine de participants présents à la consultation publique sur la refonte de son plan d’urbanisme, la Ville de La Malbaie a du pain sur la planche. Alors que certains participants se montraient sceptiques face à la démarche, d’autres ont dépeint les faiblesses de la Ville, quelques-uns ont soumis des idées et la majorité ont dit souhaiter des résultats concrets.
« La Malbaie, c’est le seul endroit au monde où les touristes viennent naturellement, mais où on les envoie ailleurs » déclarait un citoyen au début de la période d’intervention du public. « Depuis que je suis arrivé ici, il y a 16 ans, du blabla il y en a eu. Il y a eu un plan de fait ici, il y a 20 ans, qui dort encore dans les tiroirs. Ça dort au gaz », ajoutait-il. « Ce que j’aimerais voir, c’est que ça bouge. Le Mont-Tremblant, on en parle aujourd’hui, mais il y a eu de l’argent d’investi. »
L’exercice de consultation a été l’occasion pour des gens d’affaires et des citoyens de dire que « La Malbaie a perdu ses lettres de noblesse » et que la Ville « va droit dans le mur ». Plusieurs des participants ont souligné l’importance de mettre en place une démarche concertée et de donner à la Ville et à ses citoyens une vision commune.
Un nouvel aubergiste, français d’origine, saluait d’ailleurs la démarche et analysait que « c’est un peu le problème en région. On se regarde le nombril et on fait les choses pour soi-même. Il devrait y avoir un comité de citoyens pour donner son opinion » et travailler à la démarche, a-t-il suggéré.
Une citoyenne a renchérie, constatant que « si tout le monde tire la couverte de son bord, comme c’est le cas actuellement, ça fait des développements qui ne sont pas harmonieux et qui vont nulle part alors que ce qu’on fait, c’est aussi notre voisin qui le fait. Il faut avoir une vision d’ensemble, surtout avec le peu de moyens financiers que nous avons. »
Saveur politique
Si la consultation publique se voulait une étape vers la refonte du plan d’urbanisme, elle prenait l’affiche deux semaines avant le début officiel de la campagne électorale municipale. Difficile donc de ne pas relever la présence dans la salle de candidats aux prochaines élections, qui représentaient, avec les conseillers municipaux et la mairesse, la moitié des participants. Certaines interventions de candidats connus se sont teintées des idées électorales déjà entendues.
Quoi qu’il en soit, la mairesse de La Malbaie, Lise Lapointe, tenait à cette soirée, admettant qu’elle aurait souhaité une plus grande participation. « J’aurai voulu que ça se fasse avant, mais c’est un exercice de réflexion. C’est de cibler la vision qu’on veut comme ville pour 2030 », réagissait-elle au sortir de la rencontre. Selon Mme Lapointe, la démarche n’avait pas besoin d’attendre l’entrée en scène du nouveau conseil municipal : « Ce n’est pas la vision du conseil, c’est la vision de tous les groupes qui composent notre collectivité et de toute la population. Cette vision ne changera pas après les élections. Ça nous permet de faire cet exercice dont la vision commune sera endossée nécessairement par le nouveau conseil. Ce n’est pas ça qui sera notre plan d’urbanisme, qui lui va approfondir beaucoup plus les grandes orientations qui vont se dégager. »
L’exercice coûte 21 000 $ à la Ville et a débuté en juillet avec le lancement de l’appel d’offres et le choix du consultant. Avant la consultation publique de mardi, sept rencontres avaient eux lieu avec divers comités. La mairesse Lapointe s’attend à ce que le consultant dépose son compte rendu à la dernière séance de ce mandat, soit celle du 1er octobre 2013.
C’est l’urbaniste Claude Gagnédu Groupe-IBI/DAA de Québec qui pilote cette réflexion stratégique.
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