Le projet immobilier de la Pignoronde à Baie-Saint-Paul devra être revu par son promoteur puisqu’il contrevient au règlement de contrôle intérimaire sur les corridors routiers des routes 138 et 362. Une situation qui laisse « perplexe » le promoteur Yves Doyon du Groupe Norplex.
En cours de route, le projet travaillé avec la Ville de Baie-Saint-Paul s’est muré à la réglementation. Malgré les représentations et les arguments du maire de Baie-Saint-Paul, Jean Fortin, le conseil des maires de la MRC de Charlevoix a voté à quatre contre deux le « maintien de la résolution du règlement de contrôle intérimaire (RCI) ». « Depuis 2009 que nous travaillons ce règlement, pour la sécurité de la route 138 et la préservation des percées visuelles », résume le préfet Dominic Tremblay, conscient que cette décision gène le promoteur et la Ville.
Dans ce projet, le promoteur Norplex, très présent dans la région de Québec, souhaite la construction de 43 terrains résidences de tourisme de style condominium sur le terrain de l’auberge la Pignoronde. Située dans le secteur de la côte Saint-Antoine, le site compte deux entrées au sud de la route 138, qui seraient maintenues dans le cadre de ce projet. Autorisé par la Ville de Baie-Saint-Paul, le projet se mure toutefois à la zone des 100 mètres de protection de ce RCI sur le morcellement des routes 138 et 362, adopté afin d’éviter que ces tronçons ne deviennent des « boulevards urbains ».
« Nous ne sommes pas contre le projet, mais nous ne voulons pas ouvrir la grande porte aux amendements. Que le promoteur vienne nous rencontrer à la MRC. Il y a peut-être d’autres options à analyser moins à risque », conclue M. Tremblay.
La Ville de Baie-Saint-Paul voit quand à elle dans ce projet l’occasion de rentabiliser les infrastructures d’eau potable qui seront amenés dans ce secteur. Le maire Jean Fortin était déçu de la décision rendue.
La directrice générale Karine Horvath rappelle que ce RCI a comme objectifs « la fluidité de la circulation le long de ces routes, la sécurité, en évitant la multiplication des entrées, et le maintien des paysages avec le corridor boisé ainsi qu’éviter la dévitalisation des milieux urbains. »
Promoteur « perplexe »
Rejoint mercredi, le promoteur Yves Doyon se disait « perplexe » face aux arguments de sécurité énoncés par le conseil des maires, jugeant que cet élément appartient au ministère des Transports. « Je pense que la MRC aurait dû recevoir notre projet de façon plus constructive et faire confiance aux gens de Baie-Saint-Paul avec qui nous l’avons travaillé », réagit M. Doyon. « La route 138, ce n’est pas une autoroute. Elle est cousue d’entrées et de sorties. À la Pignoronde, nous avons les mêmes accès depuis des décennies. Nous garderons les mêmes et ce n’est pas plus dangereux qu’avant », ajoute-t-il.
Promoteur connu de la région de Québec, M. Doyon admet que c’est la première fois en 25 ans qu’il fait face à une situation semblable. « Il arrive que dans des projets à Québec, nous cheminons avec la Ville dans un processus de changement de zonage. Rien n’est figé dans le béton. Un règlement qui vient tout simplement bloquer un projet, je n’avais pas vu ça avant. »
Professionnels, promoteur et Ville tenteront de retravailler le projet « qui n’est pas totalement remis en question », précise M. Doyon. « Mais nous allons à Baie-Saint-Paul pour faire un projet complet, pas une moitié de projet », précise
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