Expositions inédites sur Paul-Vanier Beaulieu et Fernand Leduc au MAC

Deux nouvelles expositions sur deux grands noms de la peinture québécoise débutent au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul avec Paul-Vanier Beaulieu: survol de son univers et Fernand Leduc: Trames et lumière.

La Première ministre Pauline Marois et députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré agissait à titre de présidente d’honneur du vernissage de ces deux expositions inédites où était également présent le ministre de la Culture, Maka Kotto.

Sous le  thème Tradition et modernité, ces deux expositions portent chacune sur un artiste qui a « exprimé la modernité à une époque où elle n’était pas nécessairement présente au Québec. Ils n’ont pas révolutionné l’art québécois, mais ils ont amené des nouveautés d’Europe. Ils étaient des ambassadeurs de la modernité », affirme le commissaire René Viau.

Le MAC a regroupé 62 tableaux de l’artistes peintre et graveur Paul-Vanier Beaulieu avec la participation de 22 collectionneurs du Québec et un de l’est de l’Ontario. Une idée du galeriste de Baie-Saint-Paul, Gilles Charest, qui connait bien l’artiste.

La commissaire Johanne Vigneault explique que « toutes les œuvres exposées proviennent de collections privées ou d’entreprise. Ces œuvres n’ont jamais été vue toutes ensemble, c’est la première fois. » Dressée dans la grande salle Françoise-Labbée, l’exposition est un survol du travail et des expérimentations de l’artiste sur cinq décennie marquée par des séjours en France. « Il adoptait des thèmes et les exploraient de mille et une façon. Son parcours était de l’exploration continuelle. Il se promenait entre les styles, de l’abstrait au figuratif », explique Mme Vigneaul qui a regroupé des natures mortes, paysages, coqs et personnages de Beaulieu à travers une soixantaine d’huiles, d’aquarelles, d’eaux-fortes et de dessins en plus d’une œuvre qui n’est pas de l’artiste : il s’agit d’un dessin de lui, réalisé par son frère Claude, lors de leur détention allemande en 1940.

Grande visite

Le vernissage dimanche de ces deux expositions était sous la présidence d’honneur de la Première ministre Pauline Marois, en visite dans sa circonscription depuis jeudi. Le ministre de la Culture, Maka Kotto, était également présent.

Habituée du Musée d’art contemporain, Mme Marois appréciait y découvrir, avec l’exposition sur Paul-Vanier Beaulieu, un artiste qu’elle « ne connaissait pas vraiment. Aujourd’hui, je le découvre et c’est éblouissant », se disant impressionnée par « son assurance », « ses thèmes (…) et l’utilisation de la couleur ».

Leduc

L’exposition sur Beaulieu se veut également « un mariage » avec la seconde exposition dévoilée dimanche, soit celle sur Fernand Leduc. Avec Trames et lumière, les commissaires René Viau et Isabelle Leduc démontre comment l’artiste aujourd’hui âgé de 96 ans a transcendé les habituelles frontières des arts décoratifs et de la peinture avec des tapisseries murales qu’il a fait tisser à la fin des années 1950.

« C’est la premières fois que ces œuvres sont réunies à nouveau, depuis l’exposition au Centre culturel canadien à Paris en 1973 », précise René Viau, qui partage le rôle de commissaire avec sa conjointe et fille de l’artiste, Isabelle Leduc. « C’est la première exposition consacrée exclusivement aux tapisseries de Fernand Leduc. C’est un hommage à un créateur. »

Les commissaires de Fernand Leduc: Trames et lumière, le couple Isabelle Leduc et René Viau.

C’est l’an dernier, lors d’une visite chez cet artiste signataire du Refus global, que le directeur Jacques St-Gelais a ficelé les détails de ce projet. Sept prêteurs, dont l’artiste et le Musées des beaux arts du Québec, y collaborent. Parmi les œuvres exposées, les tapisseries de la série Les Sept jours.

« Les tapisseries sont arrivées à deux moments charnière de son évolution », souligne la fille de Leduc, Isabelle Leduc, elle-même artiste. Dans un discours lu par sa fille, M. Leduc a souligné sa gratitude pour cette exposition et son regret de ne pouvoir être présent.

Les deux expositions sont présentées jusqu’au 26 mai au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul. Information :www.macbsp.com