C’est presque tous les jours que l’Association des personnes handicapées constate des défaillances en ce qui a trait à l’accessibilité dans les lieux publics pour ses membres. Dès qu’une situation se présente, elle est relevée et des démarches sont entreprises afin de la corriger. Sylvie Breton, coordonnatrice, et les membres de l’association n’en laissent pas passer une. « On fait régulièrement des interventions. Des fois, ça fonctionne, des fois pas. On surveille aussi les nouvelles constructions. On dit aux gens « pensez à rendre accessibles vos locaux»! L’hiver, il faut bien déneiger les stationnements réservés aux personnes handicapées, ainsi que les entrées d’édifice. Dès qu’on a une plainte, on intervient », explique-t-elle, ajoutant que « même les gens qui ne sont pas membres de l’association peuvent appeler». Les propriétaires ou gestionnaires de lieux publics peuvent aussi s’informer auprès de l’APCH. « On peut nous appeler pour connaître les normes d’accessibilité et toute autre information. Ça nous fait plaisir», explique Mme Breton.
La promotion de l’accessibilité fait partie des nombreux mandats de l’APCH, une organisation qui compte 150 membres actifs et 70 membres bienfaiteurs. « Notre but, c’est l’intégration sociale, donc ça inclut l’accessibilité, c’est certain », précise Mme Breton.
« L’accès, c’est la base! Quand on fait nos réunions, on a toujours un dossier sur les endroits qui ne sont pas accessibles. On fait des représentations, on s’exprime! », clame pour sa part Robert Thivierge, président de l’association. Si les personnes handicapées comme lui ont tout à gagner de l’amélioration de l’accessibilité, elles ne sont pas les seules, selon lui. «Les parents avec une poussette, les personnes âgées, tous en profitent! »
Sylvie Breton admet, non sans dépit, que l’absence de mesure coercitive mène souvent à de la négligence. «La régie du bâtiment encadre les accès pour les personnes à mobilité réduite, mais il n’y a pas de loi comme telle qui oblige à fournir cet accès. S’il y avait des amendes ou des mesures du genre, probablement que ça aurait plus d’impact », analyse-t-elle.
Elle s’indigne particulièrement du fait que certains bureaux gouvernementaux, qui offrent donc des services publics, ne soient pas adaptés. «Ça devrait aller de soi.» Ceux qui plaident qu’il est trop complexe de fournir un accès sécuritaire et facile aux personnes à mobilité réduite ne recueillent guère sa sympathie. « « On sait que ça demande des investissements, mais ça peut être rentable, car cela ouvre la porte à une nouvelle clientèle. Il faut voir l’accessibilité comme un investissement social et non comme une dépense. Il est également possible pour un propriétaire d’édifice à revenus, de déduire le coût des travaux pour rendre accessible son bâtiment, ce qui veut dire moins d’impôt à payer. Les personnes handicapées vivent dans la population, elles font partie de la population. S’adapter à leur réalité, c’est une marque de respect pour la différence », clame-t-elle.
Pour Robert Thivierge, il y encore plus que ça. « Les personnes handicapées sont souvent isolées, renfermées. Le fait de savoir que ça va être compliqué d’aller où on voudrait, c’est démotivant », conclut-il.
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.