L’UQAC retire ses billes de Charlevoix
Après 40 ans de présence dans la région et 1000 diplômés, l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) met fin à la permanence de son Centre d’études universitaires dans Charlevoix. Une décision économique décriée par les étudiants et les instances locales.
L’UQAC coupe le poste à temps partiel qui assurait sa permanence dans Charlevoix et l’orchestration des sessions d’études. « Nous calculons qu’il y a 22 étudiants à temps complet. C’est un nombre insuffisant pour justifier la présence d’une ressource. Les chiffres parlent d’eux-mêmes », résume le directeur des affaires publiques de l’UQAC, Jean Wauthier. L’UQAC maintient ses trois autres Centres d’études, soit ceux de Sept-Îles, Alma et Saint-Félicien, puisque les cohortes y sont suffisantes.
Alors que les universités subissent les restrictions budgétaires gouvernementales, cette réorganisation rend nébuleux l’avenir de la présence de l’UQAC dans Charlevoix. « Les services dans Charlevoix seront évalués et nous verrons comment on peut offrir le service », ajoute M. Wauthier, tournant en dérision l’idée d’une vendetta contre le gouvernement de Pauline Marois.
La nouvelle a tout de même créé une onde de choc dans le petit monde du Centre d’études universitaires de Charlevoix. Créé il y a 40 ans, le service est notamment hébergé par le Centre d’études collégiales en Charlevoix. Des formations en administration et en santé y sont notamment offertes.
Audrey Desgagnés est celle qui perd son emploi dans cette réorganisation. « Environ 100 étudiants à temps partiel étaient inscrits à chaque cession. C’est un peu moins que par le passé, mais les besoins sont grands », précise-t-elle. « Pour les travailleurs de Charlevoix, ce service leur permettait de poursuivre leurs études, d’obtenir des baccalauréats par cumul de crédits. »
Depuis 40 ans, 1000 étudiants adultes ont ainsi obtenu un diplôme universitaire. Dans le lot, plusieurs travailleurs du milieu de la santé et des institutions bancaires locales.
Dans le milieu, on se questionne sur cette nouvelle façon de faire et comment les services pourront être maintenus sans un effort de démarchage et de recrutement constant sur le terrain. À ceux qui accusent l’UQAC de renier sa mission régionale, M. Wauthier assure que « la démocratisation de l’enseignement supérieur fait partie de notre mission. Mais inévitablement, il faut que la clientèle justifie notre présence. »
Réactions
L’annonce de cette réorganisation sème l’inquiétude dans les rangs des étudiants. « Je trouve ça dommage. C’était de la formation de qualité, accessible, qui me permettait de cheminer. Le Centre me permettait de poursuivre des études universitaires sans bouleverser ma routine familiale et professionnelle. Sans le centre, je n’aurai pas fait la route vers Chicoutimi ou Québec pour suivre la formation », nous a confié un étudiant inscrit au Certificat en gestion des ressources humaines.
Un situation également décriée par des acteurs économiques locaux dont les employés profitaient de l’accessibilité de cette formation universitaire.
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