Il y a 350 ans la terre tremblait
350 ans après le tremblement de terre du 5 février 1663, une quarantaine de personnes sont venus entendre l’ingénieur-géologue Jacques Locat au Centre d’études collégiales en Charlevoix raconter l’histoire de ce séisme et la réalité sismique charlevoisienne.
Les participants, qui provenaient de différentes municipalités de Charlevoix, avaient ainsi répondu à l’invitation lancée par le comité régional de la Grande secousse 2013. La conférence était la première d’une série de sept rendez-vous avec des sommités de la question sismiques. La programmation culminera à l’automne 2013 par un exercice comportemental citoyen en cas de séisme majeur, une première dans Charlevoix et au Québec.
« Le nœud dans la planche »
Citant le géologue des années 1960 Jehan Rondot, le professeur de l’Université Laval Jacques Locat a rappelé que « Charlevoix, c’est le nœud dans la planche. Lorsqu’on la tord, la planche casse où se trouve le nœud ».
En fait, « l’héritage géologique de Charlevoix résulte de la conjugaison de plusieurs forces de la nature, dont la dérive des continents et la formation du rift du Saint-Laurent, l’impact météoritique aux Éboulements et le retrait glacière », a rappelé M. Locat. Un sol qui continu de bouger étant donné « l’énergie » toujours massée « dans le manteau terrestre ».
Celui qui est également professeur à l’Université Laval en géologie et génie géologique insiste sur le fait qu’il s’agit de la « réalité naturelle » de Charlevoix et qu’elle est toujours à l’œuvre. « On vit une concentration de tremblements de terre dans le secteur de Charlevoix, avec la zone d’influence du cratère. »
Une réalité qu’il faut connaître et apprivoiser. «Ce n’est pas une question de faire peur aux gens, mais d’en prendre compte dans les aménagements d’aujourd’hui et de s’en prémunir », constate-t-il.
« Élément charnière »
Quant au séisme de 1663, la conférence de mardi soir a permis de constater son importance. « 1663 est un élément charnière géoscientifique », affirme M. Locat. « Ce séisme est important parce que c’est le plus vieux séisme connu au Canada. C’est le premier enregistré. Son étude est importante pour établir la paléosismicité, ou le risque sismique. »
Ressenti par la population sur une distance de 2,5 millions de kilomètres carrés, soit jusqu’à New-York le séisme à l’épicentre éboulmontais avait une magnitude évaluée à 7,8. Comme d’autres grands séismes, celui de 1663 aurait causé plusieurs glissements de terrain, dont celui sur lequel est aujourd’hui construit Saint-Joseph-de-la-Rive. Les chercheurs estiment à 6,4 millions de mètres cubes le pan de montagne qui s’est détachée ce jour là pour choir dans le fleuve.
Au sortir de la rencontre, les participants interrogés étaient satisfaits du propos et de la « consistance » de la présentation. Pour sa part, le professeur de philosophie et directeur du Centre d’interprétation des séisme de Charlevoix, Pierre Archambault, était heureux de la participation. « C’est la première conférence et nous ne savions pas trop à quoi nous attendre. Mais c’est très bien et les gens ont posés des questions. C’est le commencement d’une belle année », croit-il.
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.