La Malbaie demande un moratoire sur le dossier des hôpitaux
La Malbaie demande un moratoire sur la décision de construire deux hôpitaux neufs dans Charlevoix, en réaction aux coupures pressenties du gouvernement Marois pour certains projets d’infrastructure.
À la veille du dépôt du premier budget Marceau, prévu le 20 novembre, La Malbaie s’inquiète et se questionne sur le scénario de deux hôpitaux neufs pour Charlevoix dont celui de Baie-Saint-Paul est à lui seul estimé à 320 millions $.
À La Malbaie, le porte-parole de la Coalition pour la survie de l’hôpital Jacques Tremblay voit les « craintes que nous avions depuis le début se concrétiser. Les échanges de l’Assemblée nationale nous convainquent davantage qu’il n’y aura pas d’hôpital neuf à La Malbaie étant donné le contexte économique actuel. »
Des inquiétudes d’autant plus vivent que doivent s’amorcer prochainement les travaux de réhabilitation sismiques de l’Hôpital de La Malbaie au coût de 10 millions $.
À Baie-Saint-Paul, le maire Jean Fortin déclare « qu’on peut se permettre d’être inquiet pour les hôpitaux de Charlevoix. Par contre, il faut se rappeler que nous avons une particularité qui sont les raisons sismiques. » Il cite l’étude de départ qui « démontre que l’Hôpital de Baie-Saint-Paul n’est pas adéquat en cas de séisme ».
Sans demandé un moratoire, le préfet de la MRC de Charlevoix-Est, Bernard Maltais, souhaite une ‘réflexion sérieuse’. Que le gouvernement s’interroge relativement aux coûts de la desserte des soins de santé dans Charlevoix, ça m’apparaît une évidence même. Ça mérite réflexion.’
Moratoire
« Entre un demi et trois quarts de milliards de dollars pour les nouveau hôpitaux, c’est irréaliste », calcule Jacques Tremblay, estimant qu’au coût de 320 millions $ pour l’Hôpital de Baie-Saint-Paul s’ajoute des dépassements de coûts et l’argent pour celui de La Malbaie. «Je demande un moratoire. La conjoncture est propice pour s’assoir autour de la table et requestionner le modèle de Charlevoix.»
M. Tremblay, Plan clinique en main, soutient que « des services de proximité dans chacun des pôles et des services spécialisés regroupés dans un seul hôpital permettraient des économies importantes pour le trésor public et éviterait des dépenses. »
Une position défendue également par la mairesse de La Malbaie Lise Lapointe qui croit que la situation géographie et démographique justifient que cet hôpital tout équipé soit à La Malbaie. : « Je crois que c’est pertinent de revoir le dossier pour tout Charlevoix. Avoir un seul hôpital ferait que le projet serait plus réalisable. Une organisation et un hôpital, ce n’est pas juste une boîte. Ça prend aussi du personnel, qui est en pénurie, et il faut rationaliser les équipements. »
À Baie-Saint-Paul, le maire Jean Fortin défend bec et ongle le scénario retenu, soit celui d’un hôpital dans chacun des pôles: « La façon de travailler jusqu’à maintenant est correct. Les gens diront que je ne pense pas à la dépense, mais Charlevoix a deux pôles et Baie-Saint-Paul appuie la façon de travailler en deux pôles, avec des services complémentaires. »
Le porte-parole de la Coalition pour la survie de l’Hôpital de Baie-Saint-Paul, Gilles Bouchard, rappelle pour sa part « l’urgence d’agir ». « Nous restons vigilant, mais nous ne sommes pas inquiets (des coupures budgétaires) compte-tenu de l’engagement de la Première ministre Pauline Marois et des raisons particulières de sécurité civile. Nous espérons que les échéanciers ne seront pas retardés et que l’ensemble de la population de Charlevoix comprendra le projet de Baie-Saint-Paul et ses raisons. »
Le Centre de santé et de services sociaux de Charlevoix s’abstient de commenter les spéculations sur le budget péquiste et poursuit son travail afin de déposer la version révisée du Plan d’affaire initial au Conseil du trésor.
Le Bureau de la députée Pauline Marois doit réagir d’ici la fin de la journée.
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