Vivre avec un proche atteint de maladie mentale peut être lourd à porter pour un enfant. Les ateliers Anna, offerts à partir du 27 octobre par La Marée, ont été spécifiquement conçus afin d’aider les jeunes de 6 à 12 ans à conjuguer avec cette réalité.
Rebecca Heinisch sait de quoi elle parle, quand elle compare le fait de vivre avec une personne atteinte de maladie mentale à « une traversée de mer houleuse sur un petit bateau et sans rame ». Lorsqu’elle-même était enfant, sa mère souffrait de dépression sévère, une condition qu’on lui a longtemps cachée, mais dont elle a subi les contrecoups. C’est en 2004 qu’elle a publié Anna et la mer, un livre pour enfants.
«Anna, c’est une enfant dont la mère souffre d’une dépression sévère doublée d’une psychose. C’est la convergence de plusieurs expériences personnelles et professionnelles qui m’ont mené à écrire ce livre, puis à créer une série d’ateliers destinés aux enfants », explique-t-elle. Celle qui mené une carrière dans l’enseignement a reconnu chez ses élèves ses propres stigmates. « J’ai constaté les difficultés des enfants, découvert que derrière l’enfant souffrant se cache une famille souffrante », poursuit-elle.
Manque de confiance en soi, difficulté de créer des liens, sentiment de culpabilité guettent les petits coincés dans cette situation délicate. «Les enfants ont besoin de comprendre et ils en ont la capacité si on les aide. Souvent, ils perçoivent, mais ne comprennent pas pourquoi et s’ils n’ont pas les bonnes réponses, ils se culpabilisent », analyse celle qui a vécu ses sentiments de l’intérieur. « Je n’étais qu’un bébé quand ma mère a commencé à souffrir. Elle n’était plus là, personne ne me disait pourquoi. Je n’avais aucune aide, et si c’est encore tabou aujourd’hui, imaginez comme ce l’était alors!», ajoute Mme Heinisch.
Le programme d’intervention éducative de 8 rencontres structurées qu’elle a créé et qui essaime aux 4 coins du Québec (depuis 2007, des intervenants ont été formé dans 26 villes), vise à intervenir de façon précoce auprès des jeunes.
«Nous donnons des outils pour comprendre et démystifier la maladie, pour que les enfants valident leurs sentiments et les évacuent pour faire de la place pour autre chose. Il y a des stratégies pour mieux gérer leur stress, pour accentuer leurs qualités et leurs forces, développer leur estime », explique Mme Heinisch. Le fait que les ateliers soient dispensés à un groupe fermé de 8 enfants aide aussi à briser l’isolement. «Le groupe est un facteur de protection. Ça les rend plus forts et beaucoup plus résilients de savoir qu’ils ne sont pas seuls à vivre ça », insiste-t-elle. Elle tient à rassurer les parents qui craignent le jugement de leurs enfants à leur égard. «Tout est traité avec beaucoup de respect. Il y a un regard de bienveillance qu’on pose sur le parent et la dignité des parents est mise en évidence, tout comme la confidentialité », conclut-elle.
Les ateliers Anna sont suivis par Les navigateurs, une série d’activités gratuites où les enfants se retrouvent pour s’amuser et, par le fait même, donner un répit aux parents.
Rebecca Heinisch insiste sur le fait que les ateliers Anna sont un cadeau à faire aux enfants dont un proche souffre de maladie mentale.
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