Des travaux de maîtrise de la végétation d’Hydro Québec critiqués
La MRC de Charlevoix-Est ainsi que la municipalité de Saint-Siméon se questionnent sur les façons de faire d’Hydro Québec lorsque vient le temps de maîtriser la végétation sous ses lignes haute tension.
Dans certains secteurs, dont celui de Saint-Fidèle à La Malbaie, l’utilisation de phytocide cet été a été critiquée par certains citoyens, déçus d’avoir perdu des récoltes de petits fruits et inquiets des effets de ces traitements chimiques sur la population. Ailleurs dans Charlevoix, des propriétaires de boisés déplorent les coupes à outrance de certaines sections sous les pylônes, critiquant la « manie » de la Société d’état de laisser les végétaux et arbres matures coupés sur place.
Le 28 août dernier, la MRC de Charlevoix-Est a adopté une résolution demandant notamment une rencontre avec Hydro Québec sur ses façons de faire. Elle l’exhortait également « d’éviter l’utilisation de phytocide dans les zones près des résidences, susceptibles d’être fréquentées par des randonneurs et des cueilleurs de petits fruites », précisait le préfet Bernard Maltais.
Des actions périodiques
Les « travaux de maîtrise de la végétation », comme les appelles Hydro Québec, sont indissociables des lignes haute tension. « Nous avons le devoir d’assurer la sécurité du Québec et de nos travailleurs. Une végétation trop grande peut causer des arcs électriques et des accidents », explique Lyne Anctil, conseillère aux relations avec le milieu chez Hydro Québec. Les interventions visent également à assurer la fiabilité du réseau, notamment son accès et sa protection contre les incendies de forêt.
Des actions mécaniques, des cultures et l’utilisation de phytocide sont utilisés pour entretenir ces corridors.
« On entend ce que les gens nous disent dans les milieux. Avant chaque intervention, les propriétaires sont informés par lettre et peuvent nous faire connaître leur désaccord s’il y a lieu. En territoire public, les municipalités et les MRC sont informées. L’emploi de phytocide est périodique, aux sept ou huit ans, et nous permet de contrôler les feuillus qui reprennent après une coupe, contrairement aux conifères », précise Mme Anctil, précisant que les pesticides utilisés sont homologués et la pulvérisation faite suivant les règles. Dans le cas de coupes mécaniques, les résidus ligneux sont laissés sur place « pour la biodiversité ». « Notre objectif est de favoriser l’implantation et le maintien à long terme de plantes compatibles avec le réseau », ajoute Mme Anctil.
Hydro-Québec dédie 10,4 millions $ de son budget annuel à la maitrise de la végétation sur ses 33 000 km de lignes haute tension. De ce chiffre, 10 millions $, soit la presque totalité, sont utilisés pour l’entretien des corridors du nord-est de la province, dont Charlevoix. Cet été, Saint-Siméon, Saint-Fidèle et Cap-à-l’Aigle faisaient l’objet de travaux importants.
Charlevoix électrique
La région de Charlevoix est traversée par cinq corridors de transport d’électricité, qui comptent au total huit lignes haute tension (voir carte). L’électricité transportée provient majoritairement des centrales Manic, Bersimis et Outarde, sur la Côte-Nord, ainsi que de Churchill-Falls, à Terre-Neuve.
« Ces lignes de transport sont en direction de Québec pour alimenter une partie de la province », précise Mme Anctil.
Deux des corridors de lignes à traverser Charlevoix sont particulièrement importants, soit celui longeant le fleuve Saint-Laurent et ses 735 kV, et l’autre de 315 kV. « Cet été, nous somme intervenus sur celui de 735 kV », précise Mme Anctil. Cette ligne a d’ailleurs été la première de cette envergure à être construite au Québec, en 1965. Sa capacité est de quatre fois supérieure à celle de 315 kV.
« 1000 mégawatt permettent d’alimenter environ 360 000 résidences », ajoute Mme Anctil. C’est vous dire leur importance. Enfin, soulignons que l’électricité y est transportée à une vitesse de 300 000 km par seconde.
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