La Maison l’Angélique n’est plus
La Maison de soins palliatifs l’Angélique ne pourra pas prendre son envol. Après deux ans de travail, ses représentants ont annoncé mardi matin la mort du projet faute de l’appui financier de l’Agence de santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale ainsi que du CSSS de Charlevoix.
“Nous sommes devant un mur de briques. Nous sommes allés au bout de nos ressources », déclare le président de la Fondation de l’Angélique de Charlevoix Rock Boulianne. Entouré des autres membres du conseil d’administration, M. Boulianne et la coordonnatrice
Christine Desmeules
étaient visiblement abattus par la nouvelle qu’ils avaient transmettre, eux qui travaillent à ce projet depuis deux ans. « Nous étions prêts pour la pelletée de terre », ont-ils rappelé, déçus.
Le refus de l’Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale d’octroyer la subvention annuelle de 240 000 $ pour les quatre lits en soins palliatifs a sonné le glas du projet. En avril, le Centre de santé et des services sociaux de Charlevoix (CSSSC) leur a également retiré son appui, se rangeant du côté de l’Agence, se justifiant par la non-disponibilité du corps médical et la pénurie d’infirmières. Les membres du département de médecine générale ont également retiré leur appui au projet, expliquant qu’ils ne pourraient assumer la couverture médicale des lits de l’Angélique. La Société immobilière du Québec a également refusé la subvention d’un million $ demandée pour la construction.
Cette série de mauvaises nouvelles contraint les bénévoles de la Maison l’Angélique à rendre les armes. Et les raisons évoquées laissent les administrateurs et bénévoles amers. « Les raisons évoquées sont par le CSSSC sont plus difficile à acceptées (…). Malgré ce qu’on nous a fait croire, il n’y a pas de volonté politique et médicale de doter Charlevoix d’une maison de soins palliatifs », déplorent Rock Boulianne et
Christine Desmeules
. « La lettre du CSSS se termine par une offre de transformer notre projet et d’y ajouter des personnes âgées : ce n’était pas la mission de l’Angélique… », réplique Mme Desmeules, écartant également la proposition des médecins de trouver une alternative dans le nouvel hôpital de La Malbaie.
La Maison l’Angélique se donne quelques semaines pour fermer les livres. Jusqu’à maintenant, 160 000 $ ont été engagés dans le projet auprès des ingénieurs et de l’architecte, sans compter le temps des bénévoles et d’entrepreneurs locaux pour l’aménagement du terrain de la côte Bellevue à La Malbaie.
Les dons qui le pourront seront remboursés. Les autres, soit ceux pour lesquels les donateurs ont déjà eu un reçu d’impôt, seront dédiés à une cause semblable à celle de l’Angélique. « Nous tiendrons les gens informés », assure, Mme Desmeules.
Une décision déchirante pour le CSSSC
Pour Guy Thibodeau, directeur général du Centre de santé et de services sociaux de Charlevoix (CSSSC), la situation de l’Angélique a « probablement été la plus déchirante que nous avons vécue dans les dernières années ». La sensibilité du CSSSC envers le projet transparaît d’ailleurs dans la lettre adressée à l’Angélique, tout comme dans celle des médecins.
« Depuis le début, nous avons collaboré de près et tout le monde trouvait que c’était un projet intéressant. Mais quand nous sommes arrivés aux questions opérationnelles et aux impacts, nous n’étions pas capables de supporter ce projet, dans le contexte global », explique-t-il.
Le transfert des lits des deux hôpitaux vers l’Angélique, alors que des patients solliciteraient toujours ce service en milieu hospitalier, ainsi que la surcharge de travail pour les médecins en pleine pénurie sont les principaux arguments ayant motivé la décision du CSSSC.
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