Pour une reconnaissance du métier de chauffeur d’autobus scolaire
Le Syndicat du transport scolaire de Charlevoix-Est et la CSN demandent à la ministre de l’Éducation Line Beauchesne de donner suite aux recommandations du comité sur le transport scolaire. Pour le président local Jacques Lavoie, le métier de chauffeurs d’autobus scolaire se doit d’être reconnu.
Créé au printemps 2011 par la ministre Line Beauchamp, le Comité mixte sur le transport scolaire a déposé son rapport avec ses recommandations le 19 janvier dernier. « Habituellement, les ministres prennent connaissance des rapports et réagissent après une semaine ou deux, mais là, ça fait 2 mois et demi. Ce n’est pas normal, d’autant plus que c’est elle (Line Beauchamp) qui a créé ce comité », déplore Anne Gingras, présidente du conseil central de la CSN pour la région Québec Chaudière-Appalaches. « « Nous croyons qu’elle (Line Beauchamp) était de bonne foi au moment de créer le comité et nous croyons qu’elle devrait mener cette démarche jusqu’au bout. »
Rassemblant des représentants de chaque secteur de cette industrie, le comité a abordé dans son rapport la question du financement du transport scolaire, de l’optimisation du secteur, de la disponibilité des conducteurs et leur rémunération. Il y recommande la création d’un comité de travail pour l’évaluation de l’emploi de conducteur d’autobus scolaire et l’utilisation d’un outil d’évaluation reconnu, comme c’est désormais le cas pour les éducatrices et les paramédics.
Au volant d’autobus scolaires depuis 28 ans, Jacques Lavoie est président du Syndicat du transport scolaire de Charlevoix-Est. Affilié à la CSN, son syndicat compte 15 membres. Pour lui, la reconnaissance du métier de chauffeurs d’autobus scolaire est essentielle. « Dans Charlevoix, le salaire moyen d’un conducteur d’autobus scolaire est de 21 000 $ par année. Les chauffeurs doivent être disponibles de 6 h 30 à 17 h 30, tous les jours », précise-t-il, ajoutant qu’un chauffeur doit être attentif à la route et parfois conduire dans des conditions difficiles tout en gardant un œil sur ses quelque cinquante passagers, quand il ne faut pas jouer aux psychologue, enseignant et parent.
Ordonné en avril 2011 au moment où que les conducteurs menaçaient de faire la grève, le comité et son rapport donnent des munitions aux syndicats représentants les conducteurs d’autobus scolaire. « Le nerf de la guerre, c’est la reconnaissance de la profession. Il faut donner suite au rapport », répète Mme Gingras.
Si la CSN prévoit relancer la ministre au cours des prochains jours sur la scène provinciale, une rencontre est également prévue en avril afin de mettre à jour le plan d’action syndical.
Dans Charlevoix, plus d’une quarantaine de chauffeurs d’autobus arpentent le territoire quotidiennement. 15 sont membres du Syndicat de Charlevoix-Est, dont la convention collective sera échue le 30 juin prochain. La province compte quant à elle 9500 chauffeurs d’autobus scolaire. Des 3000 représentés par la CSN, 400 sont dans la région de Chaudière-Appalaches.
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