Dans son étude des besoins menée depuis huit mois, l’organisme La Marée a constaté cinq grands enjeux pour les proches des personnes souffrantes de maladie mentale dans Charlevoix. Parce qu’ici, comme ailleurs, les besoins sont réels.
« Dans notre recherche, nous avons identifié que dans Charlevoix, comme partout ailleurs, il y a des personnes qui éprouvent des souffrances », résume le directeur de La Marée Paul-André Giguère.
Au Québec et dans Charlevoix, 20 % de la population éprouvera des souffrances psychiques à différents niveaux, à un moment ou un autre de sa vie. Et La Marée estime que 3 % de la population de Charlevoix souffre de troubles sévères et persistants, nécessitant notamment un suivi médical. Souvent associés à la schizophrénie, à la dépression et à la bipolarité, ces troubles sont une réalité pour environ 600 Charlevoisiens, et leur famille.
Si encore beaucoup de préjugés subsistent, la maladie mentale est une réalité qu’on ne peut ignorer. L’équipe de La Marée constate d’ailleurs dans le drame de Saint-Romain un rappel brutal et douloureux de l’importance pour les personnes souffrantes de maladie mentale d’avoir un suivi adéquat et pour leurs proches, d’avoir accès à du support.
Consultation
Dans le cadre de son étude de besoins, La Marée et son chargé de projet Jean-François Tremblay ont notamment rencontré une vingtaine de familles ayant un proche souffrant de maladie mentale. Cinq enjeux ont été clairement identifiés par ces familles.
En premier lieu, elles déclarent vivre difficilement la réticence de la personne atteinte face aux soins spécialisés. Elles déplorent également l’inactivité de leur proche. À l’écart des études ou du marché du travail, sans loisirs, les personnes souffrantes vivent une situation d’exclusion qui vient ajouter une pression sur la famille et les proches aidants. L’absence ou le peut d’hébergement spécialisé et supervisé dans la région pour accueillir et servir de répit aux personnes souffrantes lors de crise ou de psychose par exemple (voir autre texte) est également un besoin mentionné par les familles. Enfin, des parents ont témoigné avoir traversé des années de tâtonnement avec leur enfant sans soins adéquats avant d’obtenir un diagnostic véritable et un support adéquat.
Pour La Marée, « cette démarche est venue enrichir le portrait que nous possédions », constate M. Giguère. « Des gens atteints et souffrants, il y en a ici aussi. Ces gens ont des pères, des mères et des enfants perturbés par la maladie de leur proche. Et nous sommes là pour eux! »
Pour en savoir plus sur La Marée et ses services ou pour trouver une oreille attentive, on compose le 665-0050.
Conférence psychose et dépendances
L’organisme La Marée mise notamment sur des activités gratuites d’information et de sensibilisation pour faire connaître ses services et venir en aide aux proches de personnes atteintes de maladie mentale.
La première d’une série de conférences se tiendra le jeudi 22 mars à l’Hôtel Baie-Saint-Paul. À compter de 19 h, la Dre Karine Paquet discutera de la psychose et des dépendances à l’alcool et aux drogues. Suite au drame de Saint-Romain, nul doute que cette rencontre répondra à plusieurs questions.
Dre Karine Paquet
Native de Baie-Saint-Paul, Dre Paquet est psychiatre à l’Institut universitaire en santé mentale de Québec où elle est responsable clinique de l’équipe de Traitement intensif bref à domicile des personnes atteintes de troubles psychotiques. Elle est notamment spécialisée en troubles concomitants et premières psychoses.
Lors de cette conférence, il sera notamment question des complications lorsqu’il y a consommation d’alcool et de drogues par la personne atteinte de maladie mentale et les répercussions sur la famille et les proches.
Pour assister à cette conférence gratuite, on réserve sa place auprès de La Marée avant le 20 mars au 665-0050.
Ateliers
Une série de 10 ateliers de formation sur la schizophrénie, dédiée aux proches qui vivent auprès d’une personne atteinte de schizophrénie, sont également au programme à partir du 28 mars. On s’informe et on réserve sa place auprès de Stéphanie Chamberland avant le 27 mars (665-0050).
Bas de photo) Native de Baie-Saint-Paul, la psychiatre Karine Paquet revient dans Charlevoix le 22 mars pour animer une conférence sur la psychose et les dépendances.
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