Leur bonheur en cendres

26 janvier 2012
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Installés à La Malbaie depuis environ trois mois, Samuel Marleau et Anne Lavoie avaient entrepris de se construire une nouvelle vie bien à eux. Mais l’incendie du 19 janvier dernier à tout gâché.

Leur groupe musical Samy-Ann et la création d’une nouvelle entreprise, avec un studio d’enregistrement, les ont tenus très occupés pendant les derniers mois. « Une semaine avant l’incendie, nous avons parlé des assurances. Mais avec le studio, ça nous prenait des assurances commerciales qui coûtaient beaucoup trop cher pour le moment. J’ai décidé de prendre une chance », de raconter M. Marleau, consterné par sa malchance. « Ce que j’ai vécu, je ne le souhaite à personne ».

Hantés par les cendres de leur appartement, M. Marleau et Mme Lavoie repensent aux souvenirs auxquels ils tenaient particulièrement : les bricolages des enfants d’Anne, le saxophone de collection du père de Samuel, décédé prématurément d’un cancer. « À chaque jour, il y a des souvenirs qui nous sautent dans la face. Nos cendres sont à La Malbaie », confie sa conjointe. « T’as comme l’impression d’avoir laissé une partie de toi, là. Que même si tu te bats de toutes tes forces, tu ne les retrouveras jamais. »

« Sinistrés, pas itinérants »

Dans cette épreuve, le couple se serre les coudes et reprend pas à pas sa route vers son bonheur. Lundi matin, ils avaient déniché un nouvel appartement et s’affairaient à assumer les différentes démarches auprès des assureurs de leurs voitures et des organismes d’aide. S’ils sont reconnaissants, de la générosité des gens, M. Marleau et Mme Lavoie sont toutefois impatients de retrouver leur dignité et leur indépendance. « Nous sommes sinistrés, pas itinérants. Notre besoin n’est pas d’aller chercher des choses que nous n’avons pas besoin. Les gens nous ont donné 28 manteaux… Ils sont très généreux, mais nous aspirons à choisir nos choses, à retrouver notre odeur », explique Mme Lavoie. Proche des propriétaires du restaurant La Bohème, le couple profite du support de leur réseau d’amis qui ont entrepris d’amasser des fonds pour les aider à reconstruire leur nid. Le Fairmont Manoir Richelieu, employeur de M. Marleau et d’une autre personne sinistrée, fait également sa part pour les supporter.

Lorsqu’ils se sont installés à La Malbaie l’automne dernier, M. Marleau et Mme Lavoie étaient en quête « d’une vie neuve. Aujourd’hui, on peut dire que ce sera vraiment le cas. On va rebâtir en neuf », image M. Marleau. Et bien que la robe de mariée d’Anne soit disparue dans les décombres, elle et son conjoint entendent toujours unir leur destinée le 14 juillet prochain.

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