Forêt habitée du Massif : le développement domiciliaire soulève l’ire des promoteurs de Charlevoix
La consultation publique d’hier soir sur le règlement en vue d’amender le schéma d’aménagement du territoire de la Forêt du Massif a permis de constater que les ténors de l’industrie immobilière charlevoisienne veulent jouer à armes égales avec le promoteur Daniel Gauthier. S’ils n’ont rien contre le fait que le projet du Massif inclut du résidentiel et non seulement du locatif comme prévu initialement, le fait que ce développement résidentiel soit prévue sur des terres publiques sous bail emphytéotique soulève sa part de questionnements.
« C’est majeur! Nous, ça fait 10 15 ans qu’on investit notre argent localement et là on nous dit qu’on va rajouter 1500 terrains de plus, avec l’aqueduc et l’égout gratuit, et des « cost » de 50 000$ de moins que nous autres pour chaque terrain. C’est un cadeau qui vient tuer l’économie, les développeurs d’ici. C’est un avantage incroyable », a tenu à dire Yves Simard, promoteur notamment du Domaine de la Seigneurie aux Éboulements. Il insiste pour dire qu’il n’a rien contre le projet, mais seulement « si on travaille sur les mêmes bases ».
Les amendements au schéma d’aménagement modifieraient considérablement les affectations sur le territoire de la Forêt habitée du Massif. Les 3 secteurs sont concernés (la crète, le piedmont et le versant) par des modifications de compatibilité par rapport au schéma initial. L’érablière du Piedmont deviendrait elle aussi disponible pour de la construction résidentielle, à 40% de sa superficie.
Le point traitant des résidences principales et des résidences secondaires est celui qui achoppe le plus. « Le projet du début, c’était un projet récréotouristique avec de la location. Là, on fait de l’immobilier comme Tremblant. Ce n’est pas équitable, car ils ont des avantages qu’on ne peut pas avoir », insiste M. Simard, secondé par Jean Dubuc, promoteur du projet Le Quartier et agent immobilier. «On achète des terrains, on paye des infrastructures, on travaille avec ces coûts. C’est correct le développement immobilier, si on se bat à armes égales, SI je vends mon condo 375 000 et l’autre 300 000 $ et qu’il a le même profit que moi parce qu’il n’a pas de coûts de terrains et d’infrastructures, ce n’est pas équitable. La concurrence n’est pas égale, on a un problème », de dire M. Dubuc. Il croit qu’un système de redevances pourrait permettre d’atteindre une certaine équité. C’est beaucoup, beaucoup de sous qui pourraient être remis à la société. Les maires nous gèrent et ils passent à côté de millions de redevances», s’indigne Jean Dubuc.
Le préfet Dominic Tremblay, se gardant bien de vouloir défendre les promoteurs du Massif, a insisté sur la valeur des investissements globaux consentis. «On parle d’un projet où il y a eu des investissements majeurs qui donne de l’attrait à Charlevoix. Comme MRC, il faut voir ça général. C’est sûr que c’est la 1ère fois que les terres publiques ont du résidentiel, c’est un précédent. Faut le regarder à long terme, Je suis d’accord que la valeur du terrain n’est pas la même, mais il faut que ça devienne rentable si on veut que ça dure », a-t-il commenté.
Quoiqu’il en soit, le débat est loin d’être clos.
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